L'économie vue par Bernard Marris

 

 

 

Les média ont quelque chose d'inimitable : il y a encore peu, on avait le choix entre deux chroniqueurs économiques au moins comparables à Charybde et Scylla :

Jean-Marc Sylvestre aussi sinistre que le croquemort de Lucky Luke , tombé tout petit dans la marmite d'Adam Smith , inlassable pourfendeur des syndicats sorte d' Abbé Pierre mobilisé pour la défense des actionnaires.

Bernard Marris, que quelqu'un a un jour comparé sur la toile à « Jojo, ivre mort au comptoir du café du commerce » et dont il faut que le politiquement correct soit insensible à la nausée pour qu'il puisse uriner sans vergogne avec la complicité des radios de service public

 

Adam Smith est l'auteur de « La richesse des nations » . Marris est un peu un moine scribouilleur qui aurait recopié l'ouvrage avec l'aide de Salvador Dali un soir où ils auraient abusé de la dive bouteille.

Marianne 2, connue pour ouvrir ses cuisses aux personnages fantasmagoriques les plus variés (et même avariés comme peut l'être Elie Arié) donnait (et donne peut être encore) à notre bouffon la possibilité d'exposer le récit de ses aventures avec le Baron de Munchhausen.

 

Ainsi, Maris nous expliquait il qu'il conviendrait de comptabiliser comme richesse des contributions aujourd'hui non prises en compte comme le travail ménager ou encore le benevolat associatif.

Ce faisant, il n'invente pas grand chose : il y a bien longtemps déjà Attali avait du trouver quelques « nègres » pour lui écrire « L'anti-économique » une sorte de soixante-huitardise surtout destinée à lui remplir les poches. L'argument est archi-connu : si le couple Durand fait appel à une femme de ménage , il fera augmenter le PIB sous la forme d'un accroissement des services marchands produits.si c'est madame ou monsieur Durand qui passent l'aspirateur, il ne se passera rien alors qu'il y a bien eu production d'un service. Même argument pour le bénévole qui va servir des repas aux restos du cœur.

 

Cela n'est pas contestable : le PIB , on le sait, augmente grâce aux embouteillages mais ne sait pas trop intégrer la production non marchande et quand il le fait, ce n'est pas très satisfaisant à l'exemple de la production des administrations.

 

Ce qui est contestable, en revanche, c'est le relativisme qui sous-tend ce raisonnement : pour Maris, au fond le ménage des Durand ou le bénévolat de madame Durand, au profit des restos du coeur, c'est égal ou cela devrait être égal au travail de Gérard qui travaille de nuit chez Valeo ou de Brigitte qui travaille chez Michelin. Pis, c'est à peine si notre écolo-barjot n'ajouterait pas que le bilan carbone des premiers est bien meilleur que celui des seconds : fermons les usines pour sauver la planète.

C'est bien là le problème ! Raisonnons par l'absurde : si l'activité du pays se résumait à faire le ménage ou à servir bénévolement des repas , ceux qui s'y livrent n'auraient pas les moyens d'acheter un aspirateur ni l'électricité qui le fait marcher. C'est la différence radicale avec Michelin et Valeo qui produisent des biens qui pourront être exportés, ne serait ce que pour payer notre pétrole ou les marchandises que l'on aura pas besoin d'importer. Au passage, Marris, payé comme fonctionnaire et engraissé comme radoteur sur les chaînes publiques n'a pas besoin de travailler la nuit

Encore une fois, la croissance économique est fléchée comme l'est le temps. De même que, sauf au cinéma on ne pourra reconstituer, dans son état initial, le verre qui s'est brisé, certaines activités sont premières par rapport à d'autres qui ne peuvent se développer qu'à la condition que les premières aient pu générer des revenus ou du temps libre pour s'y consacrer. Aux temps préhistoriques, celui qui ne peut plus subvenir à ses besoins meurt : il n'y a pas de restos du cœur.

C'est cette confusion qui s'est installée et qui est grave .

En fait, le système économique fonctionne un peu comme un arbre : ce sont les racines qui l'alimentent via le tronc : que l'on coupe les racines ou qu'un animal protégé par les lois sur la bio-diversité vienne peler son tronc et, dans un premier temps , il devra réduire ses pousses nouvelles. Si l'attaque est plus grave, il va finir par s'étioler et mourir.

Ainsi en va-t-il de l'économie : si les secteurs productifs et exportateurs sont touchés * comme c'est le cas chaque jour que Dieu fait ou ne fait pas, le reste sera lui aussi atteint : on peut différer le mal en ayant recours à des déficits mais cela ne fait que retarder la mort de l'arbre. On l'arrose, grâce aux crédits que nous font les détenteurs de fonds (les Chinois pour les USA ) mais la solution ne peut être que provisoire.

On aura compris qu'étonnamment , s'agissant de l'arbre ou de l'économie, la solution vient de technologies nouvelles : il faut trouver les moyens de régénérer l'arbre et de faire repartir l'économie : Cela doit passer sans doute, symboliquement au moins, par la mise à l'ombre des José Bové de tout poil, ceux là même qui ont été les acteurs du cirque environnementaliste sarkoziste de 2007.

Cela passe aussi accesoirrement par la camisole de force pour Marris et les fêlés à qui le politiquement correct a offert une audience

 

 

* le même raisonnement peut parfaitement être appliqué à une économie qui vivrait en autarcie : Marris ill song, potentat pichrocolesque d'une quelconque principauté située dans une île écossaise arrosée par un ruisseau de Whisky pourrait toujours déclarer que les rochers sont le pain et la bruyère la salade servie au quotidien à des concitoyens qui devraient se féliciter de ne pas devoir subir la circulation des automobiles : oui ce serait la « Scotch Corée », Kim Ill Marris ayant sans doute des vouchers ( payés grâce à l'exportation tarifée de putes) pour accéder au caviar et au foie gras.