DU SUCCES DU FRONT NATIONAL

                                  DU SUCCES DU FRONT NATIONAL

 

Le succès du Front National aux élections cantonales, suivant la publication de sondages qui donnent Marine Le Pen en tête de la présidentielle a surpris sans plus les observateurs. Il y a pourtant quelque chose d'étonnant à ce que le milieu politico-médiatique, atteint à des degrés divers de cécité, n'ait pu remarquer que leur discours parfaitement autiste ne rendait nullement compte de la réalité. Thomas Legrand, version beuguée de Saint Thomas puisqu'à l'inverse du saint, il ne voit que ce qu'il croit nous expliquait pourtant dans un récent éditorial que ce que Zemmour appelle le politiquement correct était devenue la pensée dominante , faisant l'objet d'un consensus. Il lui manque manifestement , sinon de mettre les pieds dans la boue , du moins sur terre pour comprendre que ce qu'il décrit comme pensée dominante n'est en fait que la pensée des dominants

Travail de Sisyphe que de déciller ces journalistes aux paupières crottées par un sommeil prolongé dans la paresse intellectuelle. Pourtant on va essayer de rappeler les quatre raisons majeures qui expliquent pourquoi nous en sommes là avant de voir pourquoi l'aventure du FN risque rapidement de se heurter à ses contradictions.

 

  1. L'INCAPACITE DE L'ETAT A AGIR SUR L'ECONOMIQUE ET LE SOCIAL

 

Le consensus politique sur l'Etat providence a dominé jusqu'au milieu des années 80. Il reposait sur cette idée que l'État pouvait agir sur la sphère économique en lui permettant de créer de la richesse, laquelle richesse était redistribuée et assurait l'élévation du niveau de vie et la réduction de la pauvreté. Elle trouvait son expression, sur le plan politique dans la dominance de deux grands groupes de partis politiques : la droite plus ou moins libérale ou interventionniste selon les pays, la social-démocratie plus redistributrice.

 

Tout cela vole en éclat dans les pays développés mais spécialement en Europe pour plusieurs raisons :

-la mondialisation qui fait que les firmes se jouent des réglementations et s'installent là où elles obtiennent les conditions maximales de rentabilité

-la dérive de l'Europe qui, facteur de croissance et de progrès pendant trente années est devenue une passoire pour l'extérieur , une zone de destruction des services publics et pour tout dire de sous- développement durable

Aujourd'hui l'État et ceux qui sont à sa tête n'ont plus aucune prise sur l'économie et donc le social et en sont réduits à verser des larmes de crocodile ou à faire de ridicules et improductives rodomontades comme l'actuel occupant de l'Élysée

On ne doit cependant pas oublier leur écrasante responsabilité dans cette crise, eux qui, au pouvoir depuis le début de cette crise , ont laissé Lamy ouvrir les frontières, ont envoyé au fond des WC le Non au référendum.

Les français ne sont pas dupes : ce ne sont ni la Gauche ni la Droite qui peuvent changer les choses eux qui ont été à l'œuvre, la main dans la main, pour promouvoir cette catastrophe.

 

L'État ne se contente pas d'être impuissant sur le terrain qui faisait sa légitimité première : il conserve les leviers du pouvoir pour pourrir la vie des citoyens

 

 

 

 

2 L'ETAT IMPOTENT POURRIT LA VIE DES CITOYENS

 

Dans le même temps où monte le chômage, on n'a jamais vu autant de réglementations liberticides et ravageuses de ce qui reste du bien-être

 

La Santé d'abord : autrefois l'État essayait de contribuer au progrès médical : aujourd'hui il poursuit le citoyen sommé d'adopter une règle de vie saine, pour ne pas dire spartiate afin de coûter le moins cher possible à la collectivité. Les mises en garde sur le thème « pour votre santé,,, » se multiplient sans aucune crainte du ridicule. Quand on considère que la compétence de certains médecins plus préoccupés de leur image médiatique et de ses retombées financières est érigée en vérité absolue alors même que Diafoirus doit le disputer à Diafoireux ; quand on voit cette grotesque Roseline Bachelot empêtrée dans ses seringues donner des leçons de bonne conduite alimentaire comme on menaçait autrefois le gamin qui ne voulait pas manger sa soupe de la venue du Croquemitaine, on se pince...

 

L' Environnement ensuite : entre le tri sélectif qu'il se doit d'effectuer, les sacs que la grande surface ne lui distribue plus, l'eau et l'énergie qu'il ne doit pas gaspiller, l'individu est, en permanence, suspecté de salir la belle robe de Gaïa Sans vergogne aucune , on lui explique que s'il doit jeter les fraises ou les carottes qu'il a achetées au super-marché parce qu'elles ont pourri , c'est du gaspillage alimentaire et on lui fait les gros yeux en oubliant que c'est une réglementation plus stricte sur les conservateurs qui fait que ses fruits et légumes ont une durée de conservation réduite .Plus l'individu est producteur plus il est suspect : le baudet sur lequel il faut crier harost assurément ce prolo qui roule à six heures du matin en BX sur le périphérique pour aller pointer à l'usine alors que la bobotte parasitaire qui bosse dans la com. , habite Paris et va au bureau à pied ou à vevéloour papoter avec ses copines est un modèle de vertu. On ne s'étonnera pas que la première qui ne sait pas d'où vient l'argent qui la paie vote écolo tandis que le second met dans l'urne un bulletin du FN

 

On pourrait multiplier les exemples : radars qui vont permettre à Dupont de perdre son emploi parce qu'il n'a pas compris que le risque zéro existait, tabac pour lequel il reste à franchir la dernière étape : une étoile noire pour les fumeurs....

 

 

Qu'on ne s'y trompe pas, il y a une étroite connivence entre ceux qui gouvernent et les lobbies écolos, sanitaires et de tout poil qui produisent ces interdits. Dans un monde régressif, le dressage social préconisé par ces gens là est d'une grande utilité quand il faut faire comprendre au bon peuple que tel la cigale de la fable il a fini de danser. D'ailleurs un individu citoyen revu et corrigé par les Verts n'est il pas tout prêt à affronter les joyeusetés que l'État abstinence lui prépare

 

 

3 L'ETAT FINIT DE MASSACRER LA REPUBLIQUE

 

Il y a une étroite relation entre la République et les racines égalitaires de la société française tel que le décrit fort bien Emmanuel Todd. La révolution a créé le citoyen qui, contrairement à ce que pensait le contre -révolutionnaire Edmund Burke est une abstraction qui a survécu. Le citoyen n'est ni un homme ni une femme, ni un ouvrier ni un bourgeois ni un breton ni un Picard, ni un blanc ni un noir. Il en résulte que chacun a les mêmes droits et la même vocation à occuper les mêmes places uniquement en fonction de son mérite. La Gauche , en inventant les discriminations positives a pulvérisé cette construction et la droite lui a emboité le pas .

 

Tout a commencé avec la parité où le débat a d'ailleurs été tronqué .Dans les colonnes de l'ombre grotesque de ce que créa Beuve-Mery , les hommes ne pouvaient s'exprimer que pour afficher leur soutien, seules les femmes étaient tolérées à afficher leur réticence ,laquelle était à mettre sans doute sur le compte de leur passé d'aliénation et de soumission à la domination masculine.

 

Au fond, on se demande où est l'enjeu : comme le dit fort bien Zemmour, amener les femmes en politique au moment où la politique se délabre et où le pouvoir de l'État se délite, était ce leur faire un cadeau ? Pour le reste, on n'a pas très bien perçu en quoi l'application de la parité a constitué un remède à la crise ou a empêché la montée du FN .Au moins, pour se désennuyer, Marie-Antoinette avait elle une bergerie et , de là,elle n'emmerdait personne . On se prend à regretter le bon temps ! Pourquoi ne pas installer un bac à sable ou le manège de l'ile aux enfants à l'assemblée nationale : ainsi occupés, ils feraient moins de bêtises.

 

Car cette parité qui , pour les raisons susdites était un gadget a fait d'autres dégâts : elle a métastasé le débat politique et les valeurs. Non seulement d'autres catégories comme les « minorités visibles » (quel superbe vocable !!!) se sont engouffrées dans la brèche en expliquant : pourquoi pas elles qui avaient été victimes hier de l'esclavage et du racisme, aujourd'hui la discrimination qui fait que le délinquant noir ou maghrébin est plus souvent arrêté que le délinquant gaulois (sauf si ce dernier conduisait avec 2 grammes)_ J'y pense, celle la, Legrand n'a pas encore osé la commettre - j'entends par la nous expliquer qu'une majorité de contrevenants sont des gaulois)

De manière insidieuse la discrimination positive se met en place : le PS veut imposer Malek Boutih aux électeurs charentais ( ces gros cons -on ne va quand même pas leur demander leur avis) On exhibe ici ou la des représentants de ces minorités visibles et on est prié de ne pas critiquer sinon la LDH n'est pas loin et Joffrin non plus,,,

 

Entendons nous bien sur ce qui est en cause : ce n'est évidement pas la promotion des gens issus de l'immigration  qui pose problème Rachida Dati , quels que soient ses défauts est un bon exemple de promotion par l'école républicaine comme le furent en leur temps Jean Guehenno et des millions d'autres. Il est évident que comme ce fut le cas aux USA pour les Noirs, l'intégration de ces populations suppose que s'y crée une classe moyenne.

Ce qui est en cause, ce sont les modalités : la République avait créé tout un système de promotion, d'incitation et d'aides : pas seulement les bourses mais aussi la diffusion d'un discours valorisant les études quand dans les milieux populaires la normalité était l'entrée sur le marché du travail à 14 ans : un sérieux coup de pouce , oui mais derrière l'égalité était préservée : l'entrée dans la fonction publique se faisait par concours.

Sous les coups de boutoir de la gauche caviar, tout cela est en train d'être piétiné : on n'est plus choisi à une fonction ou un poste en raison de son mérite mais de son sexe de sa couleur ou de son origine ethnique.

La parité, mère des discriminations positives , ce n'est pas uniquement la possibilité de trouver légalement un bon job à sa femme, sa copine ou sa maîtresse. C'est aussi un jeu dans lequel les premières victimes sont évidement ceux qui appartiennent aux classes populaires et n'ont ni les moyens ni les réseaux qui permettent de contourner. En clair ce sont ceux que la règle républicaine aurait promu au nom du mérite et qui seront déclassés au nom des principes communautaristes. Car bien évidement, la parité ne joue que dans certains secteurs. La nomination de Pierre Bachelot à un poste important dans la nébuleuse du ministère de la Santé ne tient sans doute pas à son talent, ni à la discrimination positive mais au fait qu'il a une maman attentionnée à offrir une carrière à ce pauvre chou.

En fait tout cela ressemble fort à une revanche des dominants : jusque vers 1970, la promotion au mérite est portée par la République mais ne gène pas vraiment la caste des privilégiés : avec 10 ou 15 % de bacheliers il n'y a pas menace. Dès lors que s'élève le pourcentage de diplômés, en revanche, la promotion au mérite met en danger les couches dirigeantes. Il faut donc changer la règle en la brouillant.

Le déclin programmé de l'ENA par Edith Cresson, pur produit de cette bourgeoisie de gauche arrogante ne tient pas seulement à une vague vengeance personnelle . L'ENA doit être marginalisée car son recrutement est trop démocratique. Il faut faire sauter le verrou républicain pour revenir à un mode de désignation des élites qui ne soit pas altéré par l'odeur épouvantable du peuple !

Oui ; la République se meurt et elle meurt sous les coups de ceux qui avaient le plus vocation à défendre, c'est à dire la Gauche. Le Front National n'a effectivement aucune difficulté à montrer qu'il est plus républicain

 

4 LE MASSACRE DE L'ECONOMIE

 

Comme si le massacre de la République et le pourrissement de la vie des citoyens , comme si le saccage de l'État providence n'était pas assez ; bref comme si tout cela ne suffisait pas, nos gouvernants massacrent aussi l'économie. En clair non seulement ils sont incapables de la préserver de la concurrence extérieure et de la mondialisation, incapables de produire de l'emploi et du pouvoir d'achat mais de plus ils s'acharnent à miner ce qui lui reste de compétitivité.

 

Dans cette zone de sous-développement durable régi par le principe de précaution qu'est l'Europe, l'activité productive constitue le premier pas vers la déviance et la délinquance. Cette chose monstrueuse tapie dans son antre bruxelloise creuse sa tombe tout en se croyant immortelle flingue tour à tour tous les pans de son économie.

 

 

Comme le dit fort bien Luc Ferry on assiste à un retournement des valeurs : autrefois on apprenait aux gamins à ne pas avoir peur « qui craint le Grand-méchant-Loup en tout cas c'est pas nous » résonnent encore les chansons entendues dans l'enfance tandis que des écologistes autrichiens manifestent contre les centrales nucléaires tchèques en bêlant « nous avons peur »

Et oui, aujourd'hui avoir peur est devenu une vertu. D'ailleurs, ne pas avoir peur c'est être macho quelque part nous diraient les crétins enfumés de Libération. Les machos ne se moquaient ils pas des peureux qu'ils traitaient de femmelettes. Eh bien puisque , comme le dirait sans doute ce brave Henri Weber, la pensée dégoulinante comme le camembert trop fait du parti socialiste, puisque la femme est devenue l'avenir de l'homme, la peur doit bien être une vertu féministe

 

Pour conjurer la peur il faut rassurer et donc réglementer ou interdire tout ce qui peut faire peur . Pour savoir ce qui peut faire peur il suffit de demander aux écologistes et à leurs comparses qui au moment de la grande peste auraient sans doute fait merveille pour désigner ce qui était coupable du fléau : les sorcières, les chats noirs , les juifs , les chouettes et les corbeaux etc la liste peut d'autant être allongée que la peur est comme le Phœnix : quand il n'y en a plus il y en a encore !

Ce qui fait peur , c'est ce qui peut nous empêcher de devenir immortel , en premier lieu c'est ensuite tout ce qui fait une tâche sur la robe immaculée de Gaïa : en clair les peurs sanitaires d'une part, les peurs environnementales d'autre part

L'agriculture est en première ligne des frappes de cette coalition d'obscurantistes et de crétins : on dénonce pèle mêle l'utilisation des engrais et des pesticides, l'élevage des cochons et les pets des vaches, les OGM … On vante bien sûr le bio et les jambons qui pousseraient tout seul au bout des gentianes dans la ferme de Bové si on ne les empoisonnait pas !!! Les rendements en blé de l'agriculture bio sont de 27 quintaux à l'hectare : sans doute de l'ordre de ce que l'on obtenait vers 1920 ! il n'est pas beau le progrès ? La France , qui n'était pas auto-suffisante à la sortie de la seconde guerre était devenue exportatrice nette : elle va bientôt importer les céréales, OGM bien sûr qui nous viendront du Canada et la viande bovine ( nourrie aux OGM ) qui viendra de la Pampa ou du Mato Grosso.

 

Mais l'industrie n'est pas en reste : normes environnementales imposant un recyclage des produits, élimination des déchets, tests et procédures permettant d'établir que le produit n'est pas dangereux ( ce qui ne peut évidemment jamais être démontré),,,toutes choses qui ne peuvent que réjouir Chinois, Indiens et autres émergents , beaucoup moins regardants que nous le sommes car d'abord attentifs à produire de la croissance.

Le développement précoce de l'économie occidentale a pu se réaliser grâce à la conjonction de conditions culturelles favorables au développement. Au sein de celles là, le mythe de Prométhée est assurément d'une symbolique majeure. Prométhée vole le feu aux Dieux ce qui veut dire qu'il donne, ce faisant, aux hommes le pouvoir de transformer la nature. Ceci signifie aussi que, ce faisant, il signe la mort d'un monde gouverné par les croyances , la magie et l'irrationnel pour lui substituer un monde gouverné par la raison, le développement de la technique et le progrès économique et social.

C'est en substance cela qu'un certain nombre de canailles vertes ou assimilées sont en train de remettre en cause. C'est somme toute Claude Allegre qui dit des gros mots quand il affirme sa foi en la science tandis que les discours de Belpomme , Jacquard et autres Nicolino sont tenus pour scientifiques quand ils ne sont qu'un ramassis de bigoterie et de recettes de sorcières...

 

 

Dans cette affaire paradoxalement les écologistes, en tout cas certains d'entre eux sont assez logiques avec eux même du moins jusqu'à un certain point.

Cochet et ses comparses professent la décroissance : (sans doute à condition qu'elle ne s'applique pas à eux) .

D'une certaine manière, ils reconnaissent que la mise en place des modèles qu'ils prônent ne peuvent que conduire à produire moins et donc à distribuer moins. Mais ils le font au nom d'impératifs jugés plus urgents que l'accroissement du pouvoir d'achat : les grandes peurs écologiques que sont la pollution, le réchauffement climatique, la disparition des ressources et autres menstrues de ribaudes vertes. Le monde vu par Cochet ressemblerait à s'y méprendre à la Corée du Nord mais il faut bien admettre que la Corée du Nord et Cuba ont pu perdurer parce qu'ils ont reçu l'aide des Idiots utiles dont Cochet est un notoire exemple.

 

Il en va tout autrement des autres : des écolos de luxes qu'ils soient hélicologistes ou soixante soixante-huitards-huitards-huitards reconvertis , mais bien sûr du PS et de ses alliés, de la quasi totalité de l'UMP et de ses satellites et même du Mélenchon, fils naturel de Georges Marchais et de Groucho Marx qui peut promettre à la fois du pouvoir d'achat et de l'écologie en jurant d'ouvrir la caverne d'Ali Baba actuellement occupée par les représentants du grand capital.

Et là on est en pleine escroquerie !!

Un kilomètre de ligne à grande vitesse coûtait l'équivalent de 1,5 millions d'Euros au début des années 80 ; en 2007 le même kilomètre coûtait 14 millions ! On imagine ce qui a pu occasionner cette dérive : exigences environnementales et sanitaires de plus en plus fortes : il faut protéger la salamandre à panache blanc qui vit dans une mare traversée par le projet, voire dévier le trajet pour ne pas raser quelques talus où pourrait réapparaitre la primevère à sorcières qui a disparu depuis le 17 eme siècle, il faut évidement des écrans anti-bruits , il faut en plus payer pour le syndrome Nimby ( not in my backyard) , qui veut qu'on accepte le projet à la seule condition qu'il traverse le terrain du voisin.

On se battra donc pour les petits oiseaux, pour que ce soient les autres qui paient, mais ce sont les mêmes qui iront ensuite manifester pour leur pouvoir d'achat ou leur retraite !

 

Pourtant, ce surcoût ne peut que se traduire de deux manières : soit on travaille à ressource identique et le TGV desservira Brest dans 50 ans peut être (ce qui est à priori paradoxal de la part de ceux qui veulent développer le transport ferroviaire) soit on maintient les investissements mais on comprendra que les tarifs de la SNCF augmentent à un rythme qui les rendra prohibitifs ou que les impôts augmentent parce que les régions où les collectivités doivent mettre la main dans les poches du contribuable pour permettre le financement des projets

 

Résumons nous : incapacité à réguler l'économie et à produire de la richesse et du bien-être, massacre de l'appareil économique et de la protection social au nom des sacrifices exigés par les prédicateurs des grandes peurs écolos sanitaires, pourrissement de la vie des citoyens parce que ces pauvres élus doivent bien s'occuper et destruction des fondements de la République et de la démocratie : c'est ce à quoi s'emploie l'essentiel de la classe politique , de l'extrême gauche ( NPA excepté) à la droite ( à quelques voix minoritaires près)

 

On a la une des raisons de la montée du Front National car à tort ou à raison, ce parti est beaucoup moins mouillé dans ce qui a été décrit plus haut que les autres.

Le FN affiche la nécessité de retrouver la souveraineté économique en contrôlant les échanges, en renonçant à l'Euro voire à l'Union européenne. Que cette position soit ou non réaliste est une autre histoire. Pour autant quand Alain Duhamel , dont la capacité d'analyse n'a jamais mérité de le faire entrer au Panthéon affirme que l'UMP a sur ce terrain des arguments à faire valoir contre le FN , il semble oublier que si les effets de la mondialisation deviennent désastreux, la pensée unique libérale ne résistera pas bien longtemps. Duhamel qui reste convaincu que les français qui ont dit non au référendum en 2005 étaient des ignorants voire des imbéciles aurait sans doute été de ceux qui, à la veille de la révolution française, devaient prendre Mr de Calonne pour un génie incompris.

Le FN est très distant vis à vis des discours produits par les peurs écologiques et sanitaires : Le Pen avait refusé de signer le pacte d'Hulot. Le FN joue sur ses propres peurs et notamment sur la menace que ferait peser l'Islam sur nos sociétés. De ce point de vue , il surfe sur les mêmes thèmes que les partis populistes danois, norvégiens ou néerlandais. De ce point de vue, même si le surcroît de pouvoir d'achat est encore à attendre, à tout le moins ne dit il pas que l'intérêt de l'ouvrier pollueur doit s'effacer devant celui des pique-prunes.

Le FN -et ce n'est pas le moindre des paradoxes- a, depuis l'arrivée de MLP su s'approprier les thèmes républicains notamment sur le registre de la dénonciation du communautarisme. Sur ce terrain, il n'y a guère photo : entre MLP dénonçant l'occupation de l'espace public pour les prières et un Joffrin caricature de la gauche caviar estimant que finalement on ne va pas faire une histoire pour une vingtaine de villes concernées pendant une heure par semaine, il est clair qu'on ne se demande pas longtemps qui défend la République

Et voilà pourquoi votre fille est muette ou plus exactement voilà pourquoi les digues ont été rompues , pourquoi le verrou du politiquement correct a sauté et pourquoi 52% des français considèrent désormais le FN comme un parti normal.

Le PS va être pris dans l'étau de ses contradictions : l'alliance avec les Verts est contre nature sauf à expliquer à l'électorat des classes populaires et moyennes que l'augmentation promise du pouvoir d'achat doit être affectée au surcoût des éoliennes, voir, car on ne recule plus devant aucune monstruosité que le bonheur retrouvé des ours et des pique-prunes doit être intégré dans le revenu disponible des ménages. La vague frontiste devrait donc grossir encore mais c'est bien là que le bât blesse.

On sait qu'en France l'extrême droite au sens strict ( pétainistes, monarchistes, catholiques traditionalistes,,,) n'a jamais atteint 2% aux élections : c'est d'ailleurs ce qu'obtenait Le Pen quand il y avait encore un vrai clivage droite-gauche. Le FN s'est ensuite nourri d'un électorat de droite ressemblant plus à celui qui avait porté le Poujadisme, puis, plus tard d'un électorat populaire déçu par la gauche de gouvernement : les scores obtenus dans le Pas de Calais ou en Seine Saint Denis le sont bien sur la base de la décomposition de l'électorat communiste.

Or c'est le mariage de la carpe et du lapin : qu'y a t-il de commun entre un prolo du Pas de Calais , réclamant de l'emploi et de la protection sociale, du pouvoir d'achat et la retraite à 60 ans avec un patron de PME du Var, pourfendeur de grève et trouvant qu'entre RTT et arrêts maladie, en fait, les gens ne veulent plus travailler ! En clair, cela risque d'être le grand écart. On peut d'ailleurs aisément imaginer le scénario : la gauche française , aussi lunairement conne que l'est sa voisine transalpine vaincue par Berlusconi se fera peut être élire en 2012. Il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour imaginer le scénario : l'état de grâce sera court, d'autant plus court que la Cour est toujours remplie des courtisans nés de la Mitterrandie. Le FN grossit à nouveau mais comme les digues ont été rompues , l'alliance avec le droite devient possible. Envolée alors la fibre sociale que l'on avait cru déceler dans les discours de Marine. Une alliance se conclut à droite, sans doute sur des bases dures sans que soit d'ailleurs remises en cause la mondialisation et l'Europe. Et là c'est la plus grande incertitude car Billancourt aura été doublement désespéré.

Bon mais à cette date, nos enfants auront commencé à chercher un job à Pékin,,,

                  MK