FIENTE INTER un vendredi matin dans le 7-9 : Maris contre Seux ! Trop drôle !
Fillon vient de proposer que l’on supprime la durée légale du travail ! A ceux qui n’ont pas compris que l’on s’en va tout droit vers 1848, cette fois les choses sont claires : le gaullisme social a fait un détour par chez Thiers et Guizot.
Maris est moins mauvais qu’à son habitude : il note fort justement qu’il s’agit purement et simplement d’une proposition de baisse des salaires puisqu’il s’agit de travailler plus pour le même prix et que c’est tout simplement le marché du travail qui sert de variable d’ajustement à la crise.
Son adversaire en convient d’ailleurs un peu puisqu’il note que la demande n’étant pas porteuse, faire travailler plus les salariés du privé ne servirait à pas grand-chose. C’est donc la fonction publique-surtout territoriale- qui est désignée comme devant faire un effort.
On se pince !!
Maris convient qu’il est arithmétiquement vrai que travailler plus donne de la croissance –et d’en attribuer même généreusement la démonstration à Adam Smith et pas à Marx, mais pas un des deux ne songe à suggérer à Fillon d’injecter d’abord dans l’économie des 10% de chômeurs que nous comptons !! Si le problème est celui de la quantité de travail, il faut d’abord se tourner vers cela ! Or, manifestement, le marché qui nous gouverne a fait un choix inverse qui a dégagé des ressources vers le Pôle emploi !
Donc, on l’aura compris : la proposition de Fillon ne vise pas à augmenter la quantité de facteur travail mais à baisser les salaires horaires : travailler plus pour gagner moins !! (on comprend pourquoi Sarko n’était pas son mentor) Au passage, eu égard au contexte économique, ce choix ne vaut qu’à compter du moment où le surplus produit est exporté car des salariés travaillant plus pour le même prix ne vont pas dépenser plus. Mais a –t-on mesuré la réduction de salaire qu’il faudrait opérer pour retrouver un niveau de compétitivité permettant de faire face aux émergents ?
Pourtant, nos deux « singes savants » ont « brulé » comme on dit : en évoquant les collectivités, ils ont raté de dénoncer l’extraordinaire gabegie de dépense publique engagée par des régions des départements et des villes gérés le plus souvent par la gauche. Zoe Shepard, attachée territoriale à la région Aquitaine et sanctionnée pour avoir écrit « complétement débordée »* pourrait sans doute les inspirer.
Ils ont aussi zappé les économies à faire dans la fonction publique d’Etat : la RGPP a souvent choisi de flinguer les missions qui avaient une réelle valeur ajoutée au motif qu’elles relevaient du privé. Elle a en revanche laissé des effectifs qui, aujourd’hui, sont inutiles quand ils ne travaillent pas, nuisibles quand ils travaillent. En relèvent les directions déconcentrées de nombre de ministère avec, en première ligne, le développement durable, l’agriculture ou les affaires sociales ! C’est là que l’on pouvait tailler dans la dépense publique ; on ne l’a pas fait !
Enfin, l’aimable Maris, ami des AMAP, des faucheurs d’OGM et autres promoteurs de bergeries griffées Marie-Antoinette aurait pu se poser la question des économies à réaliser sur la gabegie écolo- sanito-sécuritaire : quand le prix d’un kilomètre de LGV est multiplié par 10 en 20 ans, il y a nécessairement des chacals qui se sont servis au passage. Mais la chasse au chacal, comme celle du blaireau est interdite par Bruxelles : seule demeure la chasse au pigeon qu’est devenu l’Homme Blanc
· Zoe Shepard, jeune attachée territoriale avait, à tort, ironisé sur le fait qu’on lui donnait une semaine pour un travail qui ne demandait que quelques heures ! crime de lèse-hibernation à la région Aquitaine dont le président vante l’efficacité du vent éolien tout autant que peut l’être sa politique : cette affaire n’a guère été commentée par Fiente Inter ou les autres médias plus préoccupés par les éjaculations de Strauss-Kahn ou le manque de bandaison de Domenech !