En l'an de grâce 2012 Armand Clodobert, propriétaire exploitant bio au Menil-Armand découvre que ses barriques de cidre ont pris un goût infect ce qui même avec une dose maximale de mansuétude consentie par le consommateur les rend invendables.
Son sang ne fait qu'un tour: selon toute probabilité , ses pommiers ont été contaminés par des cultures OGM. Renseignements pris grâce au téléphone normand on a repéré dans la commune voisine de Chamrepus un champ de tournesols transgéniques
Armand Clodobert se rend auprès de Don Quichiotte de la Manche, comte de Villedieu les Poeles qui décide de mener une expédition punitive et exterminatrice
C'est un noble chevalier du comté, Don Bovigue qui sera chargé de mener la troupe
La mission est dangereuse et il faut la plus méticuleuse des préparations. Heureusement Dom Testardo, médecin du comte va préparer une potion magique qui sera distribuée aux combattants : elle se compose d'un litre de liquide , composé à 97 % de calva local à 60° , de gibolin à hauteur de 2% et pour le reste d'un extrait de bio-fertil fabriqué par Dom Testardo mais dont il garde le secret.
Chacun passe tour à tour avec sa bouteille que remplit le grand sorcier médecin guérisseur à l'aide d'une louche et d'un entonnoir,
Don Bovigue mène à bien sa mission et vient en rendre compte à Dom Quichiotte
Sous moi donc cette troupe s'avance
Et porte sur le front une mâle assurance
Nous partîmes deux cents mais le calva aidant
Nous nous vîmes quatre cents en arrivant au champ
Tant à nous voir rouler en prenant les virages
Les moins alcoolisés tombaient dans le cirage
Aussitôt qu' arrivés je cache les moins vaillants
Dans le fond des fossés qui entourent le champ
Le reste , encore capable de boire à la bouteille
Je charge immédiatement d'organiser la veille
La lumière de l'aube aidant notre réveil
Nous surprendrons l'ennemi encore en plein sommeil
Je vois déjà ces têtes tout en haut de la tige
Ces visages grimaçants que la lumière fige
Tout à l'heure il faudra toute peur réfrénée
Ces créatures du Diable sans crainte attaquer
Elles sont la , ces perverses créatures sataniques
Qui vont dans quelques heures connaître la panique
L'attaque se prépare sur un signe de ma main
Les faux et les faucilles trancheront leur destin
Or voici que du Diable Vauvert apparu
Surgit une créature, certes pas le Dahut
Non mais un sale clébard , une sorte de Cerbère
Un caniche sorti du fin fond de l'enfer
Car l'ignoble croquant non content de semer
Le tournesol du diable se permet d'élever
Ce genre de créature agressive et bruyante
Qui au sein de ma troupe va semer la tremblante
Mon sang ne fait qu'un tour et ma colère éclate
De ma faux aiguisée je coupe ses quatre pattes
Le voici maintenant en phoque dégoulinant
Sur la banquise fondante qui git perdant son sang
Cerbere est presque mort mais son maître surgit
Je donne alors l'alerte et très vite il est pris
Dix de nos compagnons maîtrisent le gaillard
Et de leurs bras puissants ils le jettent dans la mare
Je dois prendre sur moi d'empêcher qu'ils le noient
Je sais , par expérience être au dessus des lois
Mais mon humanité magnanime et profonde
Empêche qu'à l'homicide parfois je succombe
J'ordonne à mes troupes qu'on attaque l'ennemi
Dont le premier des rangs est déjà au tapis
De ma faux , sans trembler par quatre je les abats
Mes hommes tentent tous d'imiter mes exploits
Chacun y va gaiement à grand coup de faucilles
Devant nos hurlement nos ennemis vacillent
Dans le camp ennemi se répand la terreur
Au fur et à mesure qu'augmente la fureur
De vos vaillants guerriers en quête d'une victoire
Qui inscrira sans doute leurs noms dans l'Histoire
Nous laissons derrière nous comme un tapis de Maures
Nous coupons , nous tuons et encore et encore
Je regarde le fond du champ qui est bien loin
Face à tant d'ennemis est il sur et certain
Que nous puissions vraiment gagner cette bataille
Voici que maintenant la crainte nous tenaille
Voici que dans nos rangs viennent les premières pertes
Un qui avec sa serpe les veines s'est ouvertes
L'autre qui de sa faucille l'œil gauche s'est crevé
Et on ne compte pas les mollets entaillés
La hargne des compagnons se fait bien moins puissante
Ils trouvent dans les tiges une résistance croissante
Nombre d'entre eux s'épuisent et tombent affalés
C'est aux travaux d'Hercule qu'ils se sont confrontés
Oui mais à tout le moins la victoire il faut prendre
Je somme d'une voix forte l'ennemi de se rendre
L'absence de réponse me fait considérer
Qu'à mon ultimatum ils ont du acquiécer
Avec les bouteilles vides nous quittâmes le champ
Et le combat cessa faute de carburant