PARIS VU PAR DESGARGOUILLES DU HAUT DE SA CATHEDRALE ET PAR CRASSEPOUTINE DU FOND DE SA CAVE
Du haut de ma cathédrale, j’ai pu observer, depuis des années déjà , le changement du spectacle parisien . Je n’ai pas connu le temps des carrosses et des chaises à porteur et j’étais tout petit quand pétaradaient les deux-chevaux, quatre-chevaux et autres mobylettes. Le temps passant, les voitures se font honteuses, désireuses d’échapper au regard féroce du régisseur des lieux : la grande duchesse Hidalcrotte , descendante de la terrible Hildegarde et de sa probable marâtre Frédégonde
Mon attention a , en revanche été attirée, par le nombre de protubérances glandiformes qui hantent les trottoirs parisiens. Une de mes amies gargouilles, toujours soucieuse de s’attirer le regard du beau monde organisa récemment un « pince messe » ( c’est le vocable qui sied au lieu que nous occupons). Le prétexte à cette futile réunion au cours de laquelle nous testons le vin de messe était de déterminer la nature et les causes pouvant expliquer la nature de ces objets. Leur couleur oscille entre un rose incertain et un orange délavé et il est rare d’en voir de plus sombres, lesquels n’apparaitraient que du côté de la basilique Saint –Denis. Certains ont juré mordicus qu’il s’agissait de crânes dénudés, mode qui serait en vogue chez une population de courtisans appelés bobos. On leur a évidemment objecté qu’eu égard à la pollution régulièrement dénoncée par la dame Hidalcrotte, il serait fort imprudent de se promener ainsi sans couvre-chef, exposant ses neurones aux pires préjudices. D’autres, emmenés par une gargouille carolingienne à la mauvaise haleine redoutée qui la fait appeler My Ass , ont juré qu’il s’agissait de l’extrémité de penis ainsi exhibés par cette partie de l’humanité que l’on appelle les mâles car elle est porteuse du mal.
Je dois confesser que je n’en sais trop rien. Et j’ajoute, qu’aillant déjà écrit dix lignes sur ce sujet qui n’a d’intérêt que pour les imbéciles qui vont le lire, je rentre sur mon toit !
Je suis un Homme du Souterrain et , à ce titre , persuadé que j’ai du servir de modèle au grand Dostoievsky, bien que des esprits fâcheux et sans doute habités d’une réactionnaire attitude tentent chaque jour de m’en dissuader, certains poussant même l’ignominie jusqu’à prétendre que je ne serais que le croisement d’un cancrelat et d’un bulot fatigué, voire que mes tentatives d’imiter Marcel Proust se terminent surtout par un Prout !
Il me vient parfois cette idée que ces ignobles sycophantes de l’ordre moral le plus bourgeois et donc le plus réactionnaire auraient été moins malins s’ils avaient du affronter l’imparable et remarquable rhétorique du procureur Vychinski et du grand poète Jules Ledragon dont l’ode au guépéou résonne encore aux oreilles de ce qui reste des prolétaires dans ce monde dévasté par la rage écolo-destructrice du capitalisme le plus sanguinaire
J’en suis donc réduit, du fond de mon égout à voir avec horreur , chaque jour que ne fait plus le grand Lenine l’origine du monde et de sa misère ! Triste spectacle que cette société du spectacle qui déborde de jupes mal plissées et de petites culottes mal lavées. J’y vois la terrible fente qui s’est creusée entre une Aube Nouvelle qui n’attendait qu’à naître et ces cloaques boutonneux éructant de temps à autre ce qui ne ressemble à une étreinte que par ses trois premières lettres !
Et m’arrive t-il de m’adresser à ce monde étrange potelé pour mieux tromper la vigilance du peuple qu’il me répond par une giclée accompagnée d’un message de Pet !
Oui , le harcelement féminin est le dernier soubresaut du capitalisme agonisant dans la vulve immonde de la bête désormais inféconde qui me retiens au fond de ce trou
J’ai enfin compris que vous Causer ne servirait pas à défendre ma cause ! Flatuat et Merditur !