UNE BELLE REUSSITE POUR LE NORD-MAYENNE
Kevin et Samantha devant leur champ de taupes avec le soutien du député
Kevin et Samantha Groussard n’en reviennent toujours pas. Il travaillait aux Rillettes de Gorron , elle faisait la nounou. Ils s’étaient faits construire une maison dans le tout nouveau lotissement de Lévaré et avaient un peu de mal à terminer le mois. Un jour,Kevin a vu l’offre de l’équipe de Mr Tu Chan Lu : on proposait un contrat à ceux qui voulaient bien élever des taupes.
« J »ai d’abord cru que c’était une connerie dit Samantha. Puis, avec Kevin, on en a parlé : il coupait toute la journée des oreilles et des groins de cochon. Il en avait marre. Il m’a dit : il faut se lancer. «
« Les Rillettes nous ont fourni dix hectares à La Dorée. On paie un fermage. Le contrat c’est dix mille taupes par mois et par hectare : une au mètre carré ! faut pas chômer comme on dit ! lever cinq heures du matin et on finit pas avant 8 heures le soir ! on se lève tôt mais faut travailler plus pour gagner plus : je crois que c’est Julien Lepers qui a dit ça à la télé «
Du travail mais Kevin est enthousiaste : avant c’était l’usine, maintenant on est des entrepreneurs ,on va demander un label et on est passé deux fois à la télé et aussi sur Radio Mayenne.
Pas facile donc mais la semaine dernière, ils ont reçu la visite d’un couple du Burkina Faso, qui , grâce à une aide a pu se payer le voyage pour voir l’expérience : ils voudraient faire la même chose chez eux mais le problème c’est la sécheresse.
C’est Kevin qui plante les taupes : « elles nous sont livrées par futs de cinq cents ; il faut que ce soit planté dans la journée sinon il y a de la perte »
Et la nourriture ? C’est Samantha qui s’en occupe :elle se présente sous forme de vers qui sont fabriqués à partir de la récupération de tripes de volailles dans une usine que les chinois ont installée en Bretagne. « C’est vrai que ça cocotte un peu, mais on n’est pas obligé de dîner avec les taupes « dit Samantha d’un air espiègle.
Le plus dur’ c’est la récolte : à la fin du mois : on est obligé d’embaucher à la journée pour emballer tout ça. Mais enfin on s’en sort.
Et les voisins ? » ben oui au début ils étaient méfiants »avoue Samantha, « ils craignaient que les taupes ne passent la haie , maintenant on les voit des fois leur balancer du pain rassis ». Le député a fait ce qu’il fallait : quelques propos rassurants et deux trois pots de rillettes grappillées auprès de Mr Tu Chan Lu…
Et les écolos ? ils ne se sont pas signalés jusqu’à présent : le député fait bonne garde rappelant que les taupes transgéniques ont créé 57 emplois entre Gorron et Landivy et que l’on espère la centaine d’ici un an ! La revitalisation du Nord-Mayenne passe aussi par les taupinières
Noemie Desfez- Agile
Ouest Fiente