LA CRISE GRECQUE DEBUT DE NOTRE FIN

                                                                                       LA CRISE GRECQUE 


                                                                            DEBUT DE NOTRE MISERE ET DE NOTRE DECLIN







 Menace de faillite financière de la Grèce, manifestations des agriculteurs , problème des retraites :quel lien ?


Il est fantastique de constater que, s’agissant de la Grèce, les commentaires politico-médiatiques pointent avant tout la mauvaise gestion du pays et les déficits. Somme toute, comme pour la crise que l’on vient de connaître et que l’on dit passée, ce sont des dérèglements financiers qui sont en cause.


Le monde agricole manifeste-t-il qu’on met en avant la liquidation de la PAC en 2013 : somme toute les agriculteurs se plaignent d’être privés bientôt d’une protection sur le dos de laquelle ils se sont engraissés . Ils sont passés maitres dans l’art de pleurer quand les choses vont mal tout en se gardant bien de lever le doigt quand les choses vont bien.


Les retraites ? il faut être raisonnable : c’est notre structure démographique qui nous indique la marché à suivre : il faut savoir s’adapter…


Personne ne veut voir derrière ces mouvements chaotiques la présence de la faille de San José.  Il est vrai que ce qui est en cause , c’est moins le Big One que le glissement amorcé de sa plaque dans les profondeurs ; celles du déclin et du sous-développement annoncé.


Que les choses soient claires : le déficit de ceux que l’Europe du Nord appelle avec mépris les PIGS (Portugal, Italy, Greece Spain) est il, de manière plus significative, plus élevé que celui de la France ou de quelques autres pays réputés plus vertueux. La question centrale, dans cette affaire, n’est d’ailleurs pas celle de l’endettement mais celle de la capacité de ces économies à générer une croissance qui permettra de rembourser la dette.


C’est bien là que le bât blesse : les économies européennes sont à la ramasse. La croissance en Chine a atteint 12% au premier trimestre quand elle peine à être positive au royaume de l’Euro. Tout cela malgré une injection massive de deniers publics qui a fait exploser l’endettement. Nous sommes donc dans la position d’un ménage qui a emprunté des sommes considérables alors que son salaire n’a pas augmenté.


C’est en fait un peu plus compliqué : Schématiquement, on peut diviser la société en trois catégories :


-les catégories exposées à la concurrence internationale qui sont laminées par le double rouleau du libre échange et des normes environnementales, sanitaires ou sécuritaires distillées jour après jour comme un venin par la Commission européenne. Celles la sont décimées par le chômage. Mais avec la fermeture des usines et la faillite programmée de l’agriculture, c’est aussi notre capacité exportatrice qui se trouve réduite tandis que nos importations remplacent ce que nous ne produisons plus.


-les catégories privilégiées, la pire canaille sans doute depuis les ordres de l’ancien régime : celles dont Minc est emblématique et qui sont d’autant plus indifférentes à la crise que leurs revenus proviennent sans doute autant de Shanghai ou Bangalore que de Paris.  Ce sont ces catégories, très  minoritaires en nombre mais monopolisant l’espace politique et soutenues par leurs larbins médiatiques qui  font la pluie et le beau temps. Le chômage ? Cachez ce sein que je ne saurais voir !!! mais comme le montre bien Sylvie Brunel « Vive le développement durable » qui leur permettra de communier avec la Nature en 4X4 une fois les paysages expurgés des usines polluantes, des champs chargés de pesticides et des monstrueux lotissements où s’entasse la vulgarité des pauvres.


-Le reste , c’est à dire les catégories protégées de la concurrence extérieure, majoritaires à ce jour puisque l’on peut y mettre les fonctionnaires, la plupart des emplois liés aux activités de proximité (commerce , artisanat, restauration, bâtiment..) les professions libérales…

Comme disait mon coiffeur : je ne connais pas  la crise.  Ils la connaissent en tout cas de manière atténuée au travers du fléchissement de leur clientèle ou, s’agissant des fonctionnaires de la stagnation de leurs traitements.


S’ils ne la connaissent pas , c’est aussi et surtout grâce à l’endettement de l'État  ou des organismes sociaux qui permet de continuer à payer les fonctionnaires ou d’apporter des aides diverses et variées quand le budget est en déficit du faible de la stagnation des recettes  fiscales.

Pourtant un jour ou l’autre, il faut payer cette dette, en augmentant les impôts et cotisations sociales, en baissant les salaires des fonctionnaires en diminuant les aides ou par tout autre moyen approprié. Politiquement c’est un exercice risqué que chaque gouvernement préfère laisser à son successeur.


Pourtant, c’est bien ce qui est en train de se passer avec la crise grecque : derrière les propos des gouvernants , sévères quand il s’agit de fustiger l’incurie grecque mais lénifiants lorsque sont évoqués les risques de contagion, derrière les commentaires de l’économiste ou du journaliste de service qui vont se tromper pour la trente septième fois ; il y a une réalité : l’ajustement a commencé. On commence par la Grèce qui était un peu le mouton fou de ces pâturages d’opérette et si tout ne se passe pas sans émeute on pourra faire payer les portugais, puis des espagnols. Le moment venu , le sinistre Woerth rappellera au français qu’il est temps de passer au guichet puisque , comme pour les retraites, il faut bien aligner le régime des privilégiés sur celui du moins disant. Et d’ailleurs de quoi vous plaignez vous : simple amputation de votre pouvoir d’achat de 20% alors que vous pourriez être au chômage.


  Il restera à Bernard Maris, shooté après son entretien quotidien avec la Pythie le soin de venir délirer sur France Inter pour nous servir son Gloubi-boulga : cela n’a ni queue ni tête ? pas grave ! Le lugubre Sylvestre irritait, lui il enfume au calumet du pet !



Faut il ajouter que  l’économie est d’une perfection diabolique quand il s’agit de faire le malheur des hommes car sortie par la porte, elle rentre par la fenêtre.

L’autre biais par lequel elle va ajuster est le taux de change de la monnaie. Rappelons que ce taux de change est en langage économique savant le reflet des créances que la monnaie représente sur l’économie réelle. Mais il est aussi autre chose : la mesure du pouvoir d’achat qu’on les détenteurs de cette monnaie par rapport aux biens et services étrangers.


Lorsqu’un pays n’est plus compétitif, qu’il doit importer plus qu’il n’exporte, sa monnaie se déprécie sauf si l’étranger souhaite la conserver aux fins de placement ou de réserve, ce qui suppose qu’il ait des anticipations positives quant à sa valeur. Les Chinois financent ainsi le déficit américain dans une sorte de jeu un peu tordu où le fait de détenir ou d’acquérir des dollars permet de conserver la valeur de la monnaie US et donc de leurs avoirs

 L’Euro n’a pas cette chance : ce qui se passe est sans doute le signe annonciateur d’une glissade de la monnaie européenne. L’Euro a une valeur gagée sur les performances de l’économie européenne.. Celles ci génèrent un pouvoir d’achat qui permet d’acheter ce dont les européens ont besoin pour assurer leur niveau de vie. Si ce pouvoir d’achat est biaisé par un artifice, en l’occurrence un endettement qui le maintient à un niveau plus élevé qu’il ne devrait être, l’ajustement se fera par le cours de la monnaie.


Que l’Euro s’effondre et voilà que s’envoleront les cours du pétrole et des matières premières, étranglant du même coup l’économie, que les vêtements , chaussures et autres appareils électroniques deviendront beaucoup plus chers pour ceux qui s’étaient accommodés de la disparition de nos usines. Ce sera la fin des voyages bon marchés  et des Tamalous et mon coiffeur découvrira d’un coup qu’il a été rejoint par la crise.



Évidemment, un pays dont la monnaie se déprécie devrait importer moins et exporter plus. A une condition toutefois qui est que la structure de son économie puisse réagir ce qui n’est pas le cas quand les secteurs exportateurs ( l’industrie et l’agriculture au premier chef) ont été liquidés. Car non, décidément non, il y a peu de chance que l’émir du Bahreïn soit intéressé à nous vendre du pétrole en se faisant payer par des services à la personnes , ou les  chansons de Johnny Halliday ! Christian Estrosi, brillant ministre de l’industrie par ces temps de Sarkozie semblait avoir été le premier à le découvrir sur une vague chaine TV le week-end dernier. Quand on a laisser tuer son industrie à coup de libre-échangisme béat et au nom du principe de précaution il ne faut pas s’étonner de se retrouver dans la position de la cigale face à une fourmi qui n’est pas plus altruiste que les autres fourmis et qui a plus d’un tour dans son sac.


Car la reconstitution de secteurs exportateurs performants s’annonce bien délicate, tant pour l’Europe que pour les USA d’ailleurs, ces derniers ayant quand même cette chance de ne pas avoir à trainer le boulet de la Commission européenne.

La Chine et l’Inde ne construisent pas leur économie sur la base de  technologies inspirées de la lampe à huile ou du concours Lépine. Quand l’Europe , animée par un masochisme ou une bêtise hors pair , se couvre d’éoliennes aussi nuisibles qu’improductives, expérimente des voitures électriques aussi poussives qu’elles sont chères ou trouve malin de recycler des déchets à un coût supérieur à celui des patates qu’elle ne produira bientôt plus, la Chine où se sont vendues 9 millions de voitures l’an dernier et 12 cette année va fabriquer la voiture du futur , fonctionnant sans pétrole mais performante et pas faite pour amuser la galerie des bobos idiots En attendant , elle aura consommé le reste de pétrole de la planète pendant que Borloo et Jouanno  auront  « gagaté » sur notre bilan carbone.


Consolez vous, car quand elle sortira vos enfants auront trouvé un emploi de chauffeur à Pekin ou Delhi