MALTHUS

                                                                          MALTHUS Le Banquet de la Nature *

 

Celui qui naît dans un monde déjà occupé, s’il ne peut obtenir de quoi subsister de ses parents à qui il est en droit d’en demander, et si la société n’a pas besoin de son travail, n’a pas le moindre droit de prétendre à la plus petite portion de nourriture; et dans le fait il est de trop dans ce monde. Au grand banquet de la nature, il n’y a point de couvert pour lui. La nature lui signifie de s’en aller, et elle ne tardera pas à exécuter son propre commandement, s’il ne parvient pas à intéresser en sa faveur la pitié des convives. S’ils se lèvent et lui font place, bientôt d’autres intrus se présenteront pour demander la même faveur. Dès que la nouvelle se répandra qu’on accorde des secours à tout venant, la salle sera bientôt remplie d’une multitude qui en sollicitera. L’ordre et l’harmonie de la fête seront troublés; l’abondance qui régnait auparavant se changera en disette; et le bonheur des convives sera détruit par le spectacle de la misère et de l’humiliation qui s’offre de toutes parts dans la salle et par les clameurs importunes de ceux qui enragent avec raison de ne point trouver les secours qu’on leur avait fait espérer. Les convives reconnaissent trop tard leur erreur de s’être opposés à l’exécution des ordres stricts que la grande maîtresse de la fête avait donnés contre l’admission de tout intrus; car, voulant que l’abondance régnât parmi tous ses convives, et connaissant l’impossibilité de traiter un nombre illimité d’individus, elle avait, par humanité, refusé d’admettre de nouveaux venus à sa table déjà pleine.”

Le texte de l’”Apologue du Banquet” se trouve uniquement dans la deuxième édition de l’Essai sur le principe de population de Thomas-Robert Malthus.
http://www.peupliersdefrance.org/indexenviron.htm

C’est pas beau la nature, hein ?

Si on m’avait dit quand j’étais tout petit et que je regardais le commandant Cousteau sur son beau bateau blanc nous asséner son cours moralisateur du dimanche après-midi, qu’il soutenait et même revendiquait de tels propos (« il faudrait éliminer 350 000 personnes par jour ») et d’autres aussi (”L’Europe va être envahie par les musulmans d’Afrique du Nord. Ne vous y trompez pas: dans 3 générations […], on ne parlera plus français, allemand, espagnol, italien. On parlera arabe.” -Le Quotidien de Paris, 5 juin 1991.).
Tous les beau discours « deep-écologien », à la Yann Arthus Bertrand, Nicolas Hulot, NKM et compagnie ont des racines malthusiennes (la nature est sacrée, « l’homme est un poux sur la crinière du lion »)

Je pense que cette citation de Malthus vaut aussi le coup : Extraits de l’Essai sur le principe de population de Thomas Malthus (1766-1834) :”La nécessité, cette loi impérieuse de la nature qui régit tout, retient les germes de la vie dans les limites prescrites. La race des plantes et la race des animaux se plient à cette grande loi de restriction. Et la race des hommes ne peut y échapper par aucun effort de sa raison.”

Plutôt que d’inciter les pauvres à la propreté, nous devrions encourager des habitudes contraires. Dans nos villes, nous devrions rendre les rues plus étroites, entasser plus de gens dans les maisons, et favoriser le retour de la peste. A la campagne, nous devrions implanter les villages dans des zones où l’eau est stagnante, particulièrement là où c’est marécageux et inconfortables. Mais par dessus tout nous devrions bannir les remèdes qui combattent les maladies mortelles; et retenir ces hommes de bonne volonté mais néanmoins dans l’erreur, qui pensent rendre un service à l’humanité par des mesures de protection tendant à l’éradication de tel ou tel désordre. ”

 

 

 

  • J'ai fait un copier -coller sur le site de Pascal Metge que je remercie d'avoir réuni ces précieux documents http://www.passion-mais.com/

 

 

 

 

Il ne faut pas se méprendre : les Khmers verts d'aujourd'hui n'ont rien inventé mais rien renié non plus. Malthus aurait au moins , lors d'un improbable Nuremberg appelé à juger ceux qui appellent au meurtre contre l'Humanité , cette excuse de n'avoir pu deviner qu'il se trompait . Ses contemporains ne l'ont pas. Deux remarques :

Contrairement à ce qu'affirment des gens comme Maris et Cochet ( ce dernier , élu grâce au soutien du parti socialiste affirmait que la décroissance n'est pas un gros mot) le texte de Malthus remet les pendules à l'heure. Le monde malthusien n'est pas celui de l'égalité et de la justice sociale. Le monde malthusien est sans pitié pour les plus faibles . Toute l'expérience des siècles passé montre que les périodes de pénurie et de rareté coïncident avec une montée de la violence pour l' accaparation des richesses.

 

Le discours sur la décroissance débouchant sur une société juste et harmonieuse est à prendre avec autant de sérieux que celui des Khmers rouges promettant la paradis sur terre. Au lieu et place, on aurait vraisemblablement un petit nombre de gourous, règnant sur des foules misérables et consentantes par la force,Ces gourous se réserveraient l'usage des biens , des vierges et du pouvoir.

 

Le spectacle qui nous est donné est d'ailleurs un avant goût de ce paradis décrit par Maris. Ni Gore, ni Hulot, ni Arthus Bertrand ne sont l'Abbé Pierre. Ces gens là vivent très confortablement , loin de la frugalité qu'ils entendent imposer au commun des mortels. Ils dépensent pour leurs voyages mille fois plus de kérosene et émettent mille fois plus de carbone que les idiots utiles qui font leur pénitence quotidienne en faisant un geste pour la planete. Ceux là ont un mépris souverain pour le bon peuple qui a le mauvais goût de pourrir leur paradis terrestre. C'est assurément nous prendre pour des imbéciles que d'affirmer qu'un quelconque modèle démocratique puisse émerger de ce nid de canailles.

 

Le second passage de l'Essai sur la population que nous propose Pascal Metge est tout à fait édifiant. Certes, les tenants de la décroissance n'ont pas les moyens de refiler la peste aux pauvres mais le mal est plus grand qu'il n'y paraît car c'est la sphère de l'Etat et ceux qui l'habitent qui sont eux même contaminés. Les discours véhiculés aujourd'hui via le Grenelle de l'Environnement sont tout bonnement que l'habitat pavillonnaire est un luxe scandaleux, que l'étalement urbain est un mal pire que le cancer et qu'il faut d'urgence ramener tous ces gens en ville, si possible dans des logements collectifs. On peut supposer que chez les misérables crétins de fonctionnaires qui se font les porte-paroles de ce discours, il y a cet espoir secret que l'on pourra créer de nouvelles crises urbaines qui justifieront , dans vingt ou vingt cinq ans que l'on recrute des fonctionnaires pour y remédier. Le discours est beaucoup plus intolérable quand il vient des bobos (urbanistes, architectes, sociologues et autres charlatans de la vertitude) qui confortablement installés dans de luxueuses demeures ne supportent pas que le peuple puisse goûter ne serait ce qu'un petit morceau de ce qui est leur plaisir. Le discours est, de manière assez grotesque appuyé sur l'argument selon lequel il faut préserver l'espace agricole: pitoyable quand l'Europe subventionne les jachères! Plus compréhensible si tout cela va de pair avec la ruine programmée de l'agriculture par retrait des engrais et pesticides. Le retour au 19eme, c'est bucolique non! Arcadie ou le phalanstère de Charles Fourrier revus et corrigés par Bernard Maris! Il y sera, en tant que jardinier , chargé de ultiver la connerie. Et là, sans engrais ni pesticides, la récolte promet d'être abondante.