Fracture morale fracture sociale

                                                                        FRACTURE MORALE, FRACTURE SOCIALE

 

                                                                  '(  réponde à un dial sur Alerte Environnement)

 

 

 

Débats passionnés et même musclés sur le site Alerte environnement qui a consacré un article à une manifestation anti-ogm au salon de l'agriculture.

 

Les anti-ogm ( en majorité des femmes ) sont extrêmement agressifs mais ce qui frappe surtout, c'est la constance de certains traits de caractère: refus de la rationalité, refus de la science (les chercheurs sont assimilés à des scientistes), refus du progrès relégué au rang d'oeuvre de Satan,fascination pour l'Apocalypse et surtout exigence hystérique de protection au nom des enfants que l'on promet à la mort avec principe de précaution servi à la louche à chaque ligne.

 

D'abord, on ne peut qu'être saisi par une évidence: au Moyen -âge ces gens la auraient participé à des processions contre la peste à l'issue desquelles on aurait brulé une demi-douzaine de sorcières , histoire de se réchauffer. Dieu est mort au début des années soixante dix même si tout le monde n'a manifestement pas reçu le faire-part mais certains se jugeant orphelins, on a immédiatement mis sur le trône une régente nommée Gaia. Car ce discours est bien religieux au mauvais sens du terme: crainte du péché et du jugement dernier dans un flot de litanies obscurantistes et irrationnelles.

 

Certains chercheurs auraient mis en évidence que la foi serait un caractère génétique et aurait son siège dans quelque partie de notre cerveau afin de permettre aux hommes de supporter l'idée de la mort. Il y a peut être cela dans ces comportements: la religion de Gaia ne promet pas la vie éternelle et il faut donc se contenter de la recherche d'un paradis perdu, où l'on est protégé de tout et qui doit être le retour dans le ventre de la Mère.

 

Cela n'explique cependant pas pourquoi , heureusement, une grande majorité de gens continuent d'être rationnels et d'accepter le risque et la mort dans un projet humain qui fondamentalement reste absurde.

 

Quittons donc le domaine de la psychologie pour s'interroger sur le social.

 

J'avais soutenu , dans certains articles que notre société en crise est composée de trois groupes: les prolos exposés aux affres de la mondialisation, les nantis et leurs affidés et enfin une vaste mouvance d'individus provisoirement protégés du sous-développement en route par l'endettement qu'il soit public comme en France ou privé comme en Angleterre ou en Espagne;

Y figurent les fonctionnaires, les professions libérales mais aussi des entrepreneurs et salariés non exposés, vivant de la dépense intérieure et de la dépense publique.

 

Ce qui frappe le plus souvent, lorsqu'on se penche sur l'appartenance sociale des hystériques irrationnels décrit ci dessus, c'est d'abord le nombre de gens protégés ou non exposés, c'est ensuite leur absence de culture économique.

 

On y trouve en effet un grand nombre d'enseignants, des médecins, des gens de la communication. Combien d' instituteurs ont quitté leur habit de hussard noir de la République pour revêtir la pelisse crasseuse des écolos ? Les femmes assez peu présentes sur ces sites de débat politique et social ( tiens Zemmour a peut être raison) y sont plus nombreuses. Il est vrai qu'elles travaillent majoritairement dans le tertiaire, secteur moins exposé à la mondialisation, provisoirement en tout cas,

 

Absence de culture économique : s'il est exagéré d'affirmer que ces gens la vivent dans un monde imaginé par Bernardin de Saint Pierre et pensent que les saucisses poussent au bout des gentianes dans la ferme de José Bové , il n'en reste pas moins qu'ils n'ont aucune représentation de l'économie réelle.

 

Pour prendre un simple exemple , l'impact qu'aurait sur les prix des fruits et légumes la suppression des pesticides est une notion qui leur est tout à fait étrangère et si le prix des pommes venait demain à être multiplié par trois, ils désigneraient immédiatement le coupable : le capitalisme exploiteur.

 

Au fond, appartenance sociale et ignorance économique sont deux phénomènes liés : ces gens là sont d'autant plus enclins à ignorer le prix des choses que leur situation sociale les met à l'abri de tout risque économique. Travaillant dans des secteurs protégés, quelquefois à la limite du parasitisme social (mais bien payés)ils sont un peu à l'image de Marie Antoinette conseillant au peuple qui n'avait pas de pain de manger de la brioche.

 

Car ces Marie, Marine , Muse Stephanie et autres Robert de Prades devraient savoir que si ceux qui les ont précédés n'avaient pas augmenté les rendements et la productivité en transformant la nature, voire en la combattant, ils n'auraient pas les moyens de leur péroraison hystérique et imbécile. Ils devraient travailler comme des bêtes à la survie du groupe car la société n'aurait pas les moyens de financer leur logorrhée. Au moyen age 80% de la population travaille dans l'agriculture car c'est le nombre de bras nécessaire pour nourrir la population y compris les parasites ( nobles et curés) qui se servent par la violence du sabre et du goupillon.

 

Non , on a pas emprunté la planète à nos enfants comme le dit ce propos soulographique mainte fois éructé. Si ces petits crétins peuvent continuer à péter dans la soie avec cette suffisance imbécile, c'est parce que des générations d'hommes et de femmes , ont choisi de défier la fatalité plutôt que de la subir. Et ceux là ne pensaient pas léguer le nid qu'ils avaient patiemment construit à de pareils coucous !

 

MK