OUI AU FREXIT, NON AU SOUVERAINISME

                             

 

 

    Depuis le Brexit, il semble que se généralise la pratique consistant à jeter le bébé avec l’eau du bain et à considérer  que le repli sur soi est devenu le Sésame du bonheur des peuples. C’est  la nouvelle Aube nouvelle qui mettra fin aux rêves staliniens répétés lesquels  se terminaient devant un peloton d’exécution dans le froid du matin, ou plus pitoyablement mais plus récemment par une gueule de bois après une Nuit Debout où l’ivrognerie aura tenu la main à la crasse physique et intellectuelle. C’est, de l’autre côté de l’échiquier, le retour de la France éternelle, celle qu’ont construit les  rois puis les hussards de la République après avoir exterminé le Teuton !

Ne caricaturons pas ! Cette approche vaut mieux que la béate attitude des européistes imbéciles de tous poils dont la réflexion s’est arrêtée un jour de pique-nique avec Jean Monnet et Maurice Schumann. Le Brexit est, on peut l’espérer le glas annonçant le décès de ce monstre dont ses zélateurs n’arrivent pas à dire le nom tant il est politiquement et économiquement le croisement d’une copulation monstrueuse entre l’Hydre de Lerne et Caligula. De même, l’universalité heureuse pour singer les élucubrations d’un certain, a du mal à cacher le triste spectacle donné par les organisations onusiennes qui n’ont pas besoin d’être corrompues tant elles sont pourries et des fameuses ONG, ramassis de bobos grassement payés aux frais du con de peuple qui n’a pas son mot à dire. Le degré de démocratie est inversement proportionnel à la taille d’une structure ! Les cantons suisses ou Athènes ont fait naître la démocratie, les empires l’ont souvent éteinte ou empêché de naître.

Une fois que l’on a dit cela, on n’a pas forcément réglé la question. Le problème de la  France est sans doute aujourd’hui un problème de souveraineté et d’identité, et il ne faut pas compter sur les tenants de l’internationalisation heureuse, toujours disposés à trouver des charmes  à  une identité commune et heureuse  pour régler ce problème. Les solutions passent d’ailleurs par le contrôle des frontières     toutes  choses incompatibles avec

C’est sur le terrain économique que se situe  d’abord le problème. Je suis tombé un jour sur une vidéo montrant un débat entre Macron et Philipot et où selon le commentaire du merdia de service, le premier avait ridiculisé le second. La défunte Pravda et feu l’Agence Tass ont , sans contestation survécu comme l’a fait la bête ImMonde !! Philipot ne pouvait qu’avoir été ridiculisé !!

Le débat portait en fait sur la manière de sortir de la crise, le numéro 2 du FN soutenant une position protectionniste tandis que Macron soutenait que la solution passait par l’investissement dans de nouvelles technologies. On aura compris qu’à ce stade, ni Pictafesse Royal, ni Melenchon, ni les libéraux de la droite classique ne risquaient de faire partie du casting.

Je n’ai aucune sympathie pour Macron, mais je pense que,  cette fois il avait raison.

Quelle serait la conséquence d’une fermeture des frontières et de l’application d’une « préférence nationale » aux produits français ? On passera sans s’y attarder, mais ce n’est pas sans importance  sur les représailles dont pâtiraient les entreprises exportatrices : on a déjà du mal à vendre des rafales à l’Inde, que serait-ce si, en plus, on boycottait ses exportations ?

Ensuite, il conviendrait que  les produits français existent encore ! Le pitoyable état de notre industrie laisse à penser que la partie n’est pas gagnée. Il est possible d’imposer aux français, gaulois ou pas l’achat de Citroën disgracieuses, quid des machines-outils fabriquées par les allemands ? Et ne parlons pas de l’acier, du textile et tutti quanti.

Enfin, il y a plus grave : la préférence nationale n’a de sens que si elle concerne des produits concurrencés, donc, à priori plus chers que les produits importés : c’est même pour cette raison que notre industrie est partie en lambeaux§ !

On en voit immédiatement les conséquences  car elles sont déjà sous notre nez chaque fois qu’un secteur ou une entreprise est en crise : il faut sauver le soldat éleveur, il faut sauver le soldat Alsthom, il faut sauver le soldat Lejaby ou le soldat Doux ! Sauver ce sont des subventions payées par le contribuables, sauver, ce sont des prix plus élevés payés par le consommateur : l’un plus l’autre, c’est une diminution du pouvoir d’achat des ménages qui paieront plus cher avec un revenu disponible diminué , ce qui veut dire une restriction d’achat sur d’autres produits : moins de vacances, moins de loisirs, puis moins d’achat d’immobilier puis…

On peut d’ailleurs imaginer que, dans ce cas, tout ce que ce pays comporte de petits roitelets organisés et protégés, de la SNCF à la CGT en passant par la FNSEA et les médecins, en rajoutera au chœur des nécessiteux ! L’élevage des charolaises devra être inscrit au patrimoine national et les contrôleurs de la SNCF devront entrer au Panthéon pour rappeler la gloire de cette grande fraternité des cheminots qui résista à l’occupant nazi ! La demande de protection deviendra un droit imprescriptible et même un devoir et on verra même naître  des collectifs proposant de replanter des vignobles afin de produire à nouveau de la piquette comme en 1981 on voulait rouvrir des mines de charbon !!

 

Bref !! Un remède pire que le mal : un village gaulois vaillamment défendu par Poujadix et Cegetix pour une fois  réunis et hissant sur le pavois le  chef Bovidix !

Mais c’est aussi politiquement que le souverainisme interroge. De Guaino à Dupont-Aignan en passant par Tillinac , on a droit à des mantras nostalgiques du temps bénit où le Grand Charles  régnait sur ce beau pays , nous fabriquait une force de frappe, un paquebot France  et tout ce que l’on veut de Concordes et autres réussites à la hauteur de la grandeur  de cette Nation fille ainée mais rebelle de l’Eglise ! On emmerdait même les américains, coupables de nous rappeler notre grandeur à Munich en allant, si besoin est, copiner avec les dictateurs de la planète ! C’était la voix de la France, surtout audible dans les salons des ambassades. C’était aussi l’ORTF de Tante Yvonne et Michel Droit, quelqu’un de bien élevé à qui était réservé l’honneur d’interviewer le président alors que cette dévergondée de Salamé n’hésite pas à dire à Hollande qu’il a oublié de fermer sa braguette.

Comme disait Héraclite, on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve ! Mai 68 a envoyé tout cela au musée Grévin et Chevènement peut toujours « tourner le bouton de la télévision » le triste machin gris attendant le te deum de Charpentier n’apparait plus avant midi !! Ce n’est pas parce que l’on peut douter de l’identité heureuse qu’il faut se résigner à l’identité ennuyeuse ! Ce n’est pas tant la ringardise qui menace une certaine forme de souverainisme c’est le ridicule ! Et ce n’est pas défendre la démocratie que de défendre une certaine république faite pour ignorer la démocratie

 La République, qu’on le veuille ou non, ce n’est pas seulement la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen inscrite dans le Préambule, c’est aussi …l’héritage napoléonien et les préfets  plus souvent clones de Papon que de Jean Moulin, c’est ce curieux pays où coexistent deux ordres de juridiction parce que l’Etat ne saurait être jugé comme le commun des mortels, ce pays à qui, précisément la Cour européenne , quels que soient ses défauts a administré des leçons sur le respect des droits de l’Homme !!

Alors non !!! Vraiment non merci à ceux qui veulent nous ressortir la triste soupe des années soixante !

 

Et revenons maintenant à l’économie !

La sortie de l’ornière dans laquelle nous a enlisés l’Europe communautaire (car elle n’a jamais été fédérale) suppose d’abord de rompre avec cette Europe ! Le Frexit est un préalable sauf si une révolution balayait la Commission européenne !! Rien que le dire suffit à faire son deuil de cette idée ! Ces rats-là ne vont pas aller se noyer.

Elle suppose surtout de mettre hors d’état de nuire tout ce qui entrave le progrès  technologique, source du progrès  économique et de la croissance.

Mettre hors d’état de nuire les Verts qui doivent être dénoncés pour ce qu’ils sont : des ennemis de l’Homme, progéniture immonde d’une copulation entre les idéologies d’extrême droite  et la culpabilisation judéo-chrétienne

Mettre hors d’état de nuire le  Principe de précaution inscrit par Chirac dans  la constitution ! Avec ce principe l’ »inventeur du feu » aurait été  mis à mort

Extirper le paradigme qui est devenu fondateur  de nos sociétés et qui n’est plus prométhéen mais protecteur ! Zemmour peut toujours passer pour un infernal macho (il n’en a cure) mais lorsqu’il soutient que la montée des valeurs féminines  qui placent la protection avant l’action est problématique pour notre avenir, il  nous met devant un choix !!! Choisir les premières ne nous protègera pas du fait que notre petite fille sera bonne à Pékin !!

Bon courage car… c’est mal parti !

 

                            MK 16/10/2016