ROCARD BUGUE

                                  ROCARD : N-ieme BUG

 

 

 

 

Rockie fait de plus en plus peine à entendre et à lire.

 

Dans la dernière interview qu’il a commise pour le compte du Nouvel Observateur il juge que le débat lancé par Besson sur l’identité nationale est un « débat imbécile »

 

Soit ! pourquoi pas ? On serait tenté d’y voir une grosse ficelle du pouvoir sarkozien et de son courtisan zélé , E.Besson mais , eu égard au fait que Rocard passe lui-même très souvent aux cuisines pour se faire servir la soupe, il serait peut être inconvenant de cracher dans la soupière ou sur le cuisinier!

 

Rocard nous fait donc un cours d’Histoire sous la forme d’une très brillante et « braudellienne » mise en perspective de la création de la France et de son identité, d’hier à aujourd’hui.

 

Il y aurait ainsi une exception française : alors que les autres empires ou royaumes se seraient construits sur la base d’une communauté linguistique mais tout en restant « respectueux des identités linguistiques et religieuses des territoires qu’ils absorbent » la France , en tant que collectivité linguistique nationale s’est constituée à partir d’une « petite zone militarisée -Ile de France, Val de Loire » qui imposera au reste de ce qui n’est pas encore le pays le français comme langue commune. Il en résulterait que la France, en tant qu’identité est moins attachée au droit du sang en tant que principe fondateur de l’identité nationale mais qu’elle a, pour simplifier,toujours eu vocation à englober ceux qui, en parlant la même langue manifestaient le désir de vivre ensemble

 

Jusque là pas grand chose à dire : on pourrait chipoter et douter , comme il le suggère que Simon de Montfort ait mis à feu et à sang l’Occitanie dans le seul but que ses habitants parlent français !! D’ailleurs c’est si urgent qu’il faudra atte,ndre François 1er et l’édit de Villers-Cotteret pour que le français devienne la langue officielle dans laquelle s’exprime le pouvoir royal !

 

En revanche la pensée devient rapidement chaotique :

« La France est la seule identité nationale au monde qui soit en définition évolutive et constamment en train d’agglomérer de nouvelles sensibilités et de nouvelles représentations linguistiques ou de couleur de peau ; »

 

On admettra que l’on a un peu de mal à comprendre ce que peut être une nouvelle représentation linguistique et de couleur de peau (sic) mais tout cela est usuel dans le langage rocardien : sans cela , Rocard ne serait pas Rocard !!!

 

Le cerveau de Rocard ressemble, en fait, un peu à un gros disque dur : il en a la puissance mais aussi les faiblesses et là manifestement il « bugue » comme s’il n’arrivait pas à lire certains fichiers !

 

Rocard nous parle allègrement de Bouvines et de Valmy : Valmy !! on est presque à l’apogée de la puissance française avant les conquêtes napoléoniennes. Dans les cours européennes on parle le français et la République va bientôt se partager le monde avec l’Angleterre dans le même temps où l’Espagne et le Portugal perdent pieds en Amérique du Sud.

 

La France des droits de l’Homme est alors triomphante sur tous les plans : il est significatif que les peuples d’Europe Centrale ne nourrissent guère de vindicte vis à vis de Napoléon qui a pourtant mis à feu et à sang ces régions.

Mais cela ne va pas durer.

 

Cependant, la France est effectivement une identité à part : on y vient de pays où la démocratie est parfois balbutiante. On vient dans le pays qui a inventé la liberté et l’égalité.

 

Dans le même temps , grâce notamment aux Hussards noirs qu’il cite , la France est un puissant outil d’intégration qui malaxe les individus pour en faire des citoyens indifférenciés. Sans doute , comme il le dit, tout n’est pas si beau et crache –t-on sur ces étrangers qui viennent « manger le pain des français ». Mais le phénomène est il propre à la France ? Que se passe-t-il aux USA dont l’immigration est un des principe fondateur quand, au début du vingtième siècle, une immigration latine et japonaise succède aux premières vagues anglo-saxonnes ?

 

Voilà qui est bien , à ce détail prêt que la France que décrit Rocard n’existe plus et que commence là la supercherie ou, (est ce être plus indulgent ?) le bug !

 

  1. La France , qui essaimait, au travers de l’Europe et du monde l’idée de liberté et de démocratie a perdu, au fil des temps, les moyens de ses ambitions. Sans parler des dictateurs ou apprentis dictateurs dont elle s’est fort bien accommodée de la compagnie depuis cinquante ans , sa puissance devenue fort modeste lui interdit de donner des leçons. C’est la France qui a couvé Khomeini avant d’offrir aux Iraniens une dictature qui dure depuis 30 ans. C’est la France à qui la Chine rappelle que l’on ne persifle pas dans les rangs.

  2. On a du mal , dès lors, à convaincre ceux qui fuient la dictature qu’ils ont trouvé le grand frère qui va les protéger.

  3.  

  4. - Pauvre Rocard : la France, qui a tant contribué, avec l’Allemagne à la construction européenne n’est plus au sein de l’Union que l’ombre d’elle même. Dans cette gigantesque farce que constitue la Tour de Babel communautaire, elle perd chaque jour un peu plus l’usage de sa langue car pour s’adresser aux maîtres bruxellois, il faut le faire en anglais. Tiens Rockie ne l’a pas vu cet empire là , celui qui jour après jour piétine ce qui faisait la spécificité française en particulier le service public pour lui substituer le culte du marché mondialisé.

     

  5. Là c’est le comble ; notre pauvre Rockie ne l’a pas identifiée non plus , celle la : l’envoi aux orties des principes fondamentaux de la République quand l’égalité des citoyens cède la place aux quotas et aux discriminations positives. Hier les femmes, demain les minorités visibles comme on dit en français politiquement correct, lequel aurait fait vomir sans doute François Rabelais. Surprenant, car cette seconde goche qu’il représente est bien à l’origine de cette dérive. Mais navrant car la discrimination positive fabrique autant de discriminés qui auront bien du mal à se reconnaître comme fils de la République !

 

Enfin Rockie Barjot semble oublier que l’âge d’or qui est la ligne bleue des Vosges de sa clairvoyance était aussi celui où le fait d’assimiler des immigrés en les contraignant à apprendre la langue était d’autant plus aisé qu’il s’agissait de populations chrétiennes tout à fait prêtes, culturellement, à admettre la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Ce n’est sans doute pas un problème de religion encore que la « manière de prier » (pour reprendre son expression) ne soit peut être pas la même mais qu’importe ! Ce qui importe plus est sans doute qu’aucun pays où l’Islam est majoritaire ne soit aujourd’hui pleinement démocratique. Il y a deux mille femmes qui portent la Burqa en France !!!

Oui ! Rockie, l’identité nationale se porte bien !

 

Comme se portaient bien les hommes et les femmes qui naviguaient sur le radeau de la Méduse !

 

Martin Kelenborn