LES CONABOTS

                                                    LES CONNABOTS

 

 

 

 

On a peu noté que parmi les rares mouvements qui ont fait plier ce gouvernement, sans doute l’un des plus brutaux de la cinquième république figure celui des CRS

Les CRS n’ont pas fait grève (et pour cause, ils n’ont pas le droit de grève !) mais ont inauguré des formes plus subtiles d’action .

Il est clair en effet que la grève est un type d’action qui connaît aujourd’hui ses limites.

Dans le privé, les salariés , menacés dans leur emploi et soumis au bon vouloir de l’employeur n’utilisent ce moyen qu’en dernière extremité ; quand l’entreprise est menacée de fermeture .

Dans le public l’efficacité de la grève se heurte à l’insensibilité de ceux qui nous gouvernent puisque ces derniers étant grandement convaincus que l’administration , sauf rares exceptions dans les secteurs sensibles et régaliens ne sert à rien, les mouvements de grève n’ont d’autres effets que de générer des économies de salaires que l’on aura pas besoin de payer.

Ce qui s’est passé lors des manifestations contre la réforme des retraites illustre tout à fait ce phénomène nouveau. En fait , la mise à sac de l’Etat Providence, ici en France ou ailleurs s’accompagne d’une fragilisation de la revendication sociale  que l’on peut résumer par une image : sur le pont du Titanic, on ne chante pas l’Internationale mais « Plus prêt de toi mon Dieu »

En 1792, on proclame la Patrie en danger. Aujourd’hui c’est l’Etat Providence qui l’est et avec lui , n’ayons pas peur des mots, les gains de civilisation qui ont été engrangés pendant plus d’un siècle. Les fossoyeurs, en France , sont tout désignés : l’occupant de l’Elysée, les Fillon, Copé, Estrosi et les multiples canailles qui les entourent ou les soutiennent, sans surtout oblier les Minc, Attali, Seguela , BHL , Vals , Dray et Lang en quête de l’occasion de pouvoir vendre leur cul au plus offrant.

Il faut le dire : il y a aujourd’hui un devoir de résistance qui passe par la neutralisation des « conabots »

J’appelle CONABOTS les collaborateurs du nabot c’est à dire ceux qui , à l’instar des collaborateurs de Pétain chargeant les juifs dans les train, mettent aujourd’hui l’économie et les acquis sociaux dans des convois qui vont droit à la décharge. Dans cette catégorie, il faut ranger , s’agissant en tout cas du secteur public, la quasi totalité de la haute fonction publique ( directeurs d’administration centrale, préfets, directeurs de services déconcentrés …)

Que les choses soient claires, il ne s’agit pas de porter un jugement négatif sur les personnes : la plus grande partie d’entre eux sont des gens honnêtes, bons maris et bons pères de famille pour s’en tenir à la définition bourgeoise classique

En revanche, il est clair que, dans leurs fonctions, ils sont très objectivement utilisés par le pouvoir pour mener à bien un travail de liquidation sociale et qu’ils en sont tout aussi objectivement les complices. Certains sont des canailles avérées, d’autres pensent à leur carrière ou à la légion d’honneur, d’autres encore sont simplement animés par la crainte. Nul doute que si demain, la révolte devait gronder une grande partie d’entre eux se découvriraient résistants : bref ! quand on considère qu’il y a surtout des places Jean Moulin, force est de constater que les préfets résistants n’étaient pas légion entre 1940 et 1944 !!!

 

Que l’on se console ; si le jour vient, il n’y aura pas lieu de les pendre ni de les tondre puisque, parité aidant , cette alternative sera offerte qui n’existait pas à l’époque, il suffit simplement de leur appliquer certains traitements de pointes appliqués aux tumeurs que l’on isole et assèche en les empêchant d’émettre un réseau de vaisseaux sanguins : en clair il faut organiser la quarantaine.

 

Si aujourd’hui , dans les administrations centrales ou déconcentrées de l’Etat qui font l’objet d’une mise à sac systématique s’organisait le sabotage sous la forme d’une résistance passive , il n’est pas douteux que cela ferait réfléchir en haut lieu.

Inonder son supérieur hiérarchique d’informations non hiérarchisées, invoquer à tout va le principe de précaution pour bloquer le système et démontrer , du même coup l’imbécillité du dit principe, multiplier les procédures sans jamais pouvoir être accusé de faute : bref, j’imagine qu’il ne faudrait pas plus d’une demi-journée de brain storming pour trouver mille astuces pour bloquer le système en paralysant la valetaille du pouvoir.

Cela, c’est pour les moyens et ce serait plus efficace que la greve. Après il y a le fond et c’est une autre histoire avec une balle dans le camp des résistants : On ne peut vouloir une chose et son contraire : demander le maintien de la retraite à 60 ans et dans le même se tirer une balle dans le pied pour ce qui est de son financement en suçant les doigts de pieds de Nicolas Hulot !

Même Melencornichon n’a pas compris cela ! alors…