L'EUROPE: CHIMENE DE TAHAR BEN JELLOUN

 

 

Les merdias sont imbattables sur leur capacité à intoxiquer par ingurgitation de la pensée unique. Ils ont leurs prêtres et gourous, dépositaires de la bonne parole et qui l’administrent généreusement au bon peuple ignorant et crasseux.

Faut-il déclarer que la démocratie est en train de naître dans le monde arabo-musulman que BHL est tout désigné pour nous annoncer que c’est le printemps. Il suffit de regarder ce qui se passe en Egypte et en Libye pour se convaincre de la pertinence de l’analyse. Faut-il éclairer les ignorants sur l’avenir radieux de l’espèce humaine qu’on ne saurait le faire sans donner la parole à Axel Kahn qui sait pertinemment qu’une petite fille naissant aujourd’hui a toutes les chances de vivre cent ans. Si, comme il en est des prévisions de ce genre, la chose ne se réalise pas, il sera mort depuis belle lurette et ses savantes prédictions auront rejoint les poubelles de l’Histoire. Le Point a sorti Matzneff du sépulcre où l’avait jeté Bombardier ; convenons que n’osant quand même pas en faire un spécialiste de l’éducation des enfants, il lui a confié le droit de dégueuler n’importe quoi dans ses pages. Hélas, mille fois hélas, Jacquard a quitté cette vallée de larmes et ne pourra plus nous parler de nénuphars à croissance exponentielle mais il reste Hubert Reeves et quelques autres charlatans de l’apocalypse.

Tahar Ben Jelloun fait partie de ces « sages » : son grand mérite est d’être un arabo-musulman beaucoup plus cultive que Bouteflika. C’est le « nounours » de cette camarilla de spécialistes et de sages, sauf qu’au lieu d’envoyer dormir les petits enfants, il explique aux braves gens qu’ils vivent dans le meilleur des mondes possibles comme disait ce bon Leibnitz.

Voilà que dans le Point, il se fait le défenseur de l’Europe, aujourd’hui chassée comme un lapin par toute une partie de l’opinion.

L’article est bien écrit mais d’une consternante vacuité.

On y a droit aux « impérissables marronniers » sur l’espace de paix de prospérité et de liberté : «  la liberté est sacrée, le délit d’opinion n’existe pas » (sic)…Même si Dieudonné est un personnage peu recommandable, il doit se pincer, comme doivent se pincer tous ceux qui savent qui était Voltaire, aux temps où il se battait pour que les gens qui avaient une opinion qu’il condamnait puissent l’exprimer.

A vrai dire, et Ben Jelloun en convient à demi-mot, on est pleinement libre d’exprimer les opinions agréées par la pensée officielle. D’ailleurs, dans l’URSS de Brejnev, c’était la même chose : celui qui disait le contraire n’avait évidemment plus de vision claire de la réalité  et du bien-être socialistes et devait être soigné dans un hôpital psychiatrique

Le cas Zemmour est symptomatique : Zemmour est condamné, non pour avoir dit : la plupart des maghrébins sont des délinquants mais la plupart des délinquants sont des maghrébins ; ce qui n’est quand même pas la même chose. Que dit le jugement ? Il évoque les limites habituellement admises à la liberté d’expression (sic) !!! Ah bon il y a des limites !!! On croyait que le délit d’opinion n’existe pas !!!

On concédera à TBJ que cela s’est passé en France, laquelle est la plus mauvaise élève en matière de respect des libertés selon la Cour de justice de Strasbourg !!! Il est dommage que Zemmour n’ait pas été jusqu’au bout pour savoir ce qu’aurait dit la cour.

Passons à la suite :

Ben Jelloun nous fait un discours à la Alain Decaux ; c’est-à-dire quasiment autiste : « l’Europe,l’Europe, l’Europe » propos que le dit Decaux annone la veille du référendum de 2005, dont le résultat a été enterré par nos gouvernants : curieuse démocratie !

Or, Ben Jelloun qui ferait bien de quitter Tanger quand il veut parler d’Europe devrait savoir un certain nombre de choses :

1.    Une chose est de parler de l’Europe mais de quoi s’agit-il ?

S’agit-il d’une fédération européenne unissant des peuples et ayant pour objectif la création d’un espace de bien-être, de liberté et de civilisation ? On ne peut qu’être d’accord.

C’est effectivement ce qui s’est passé entre 1957 et le début des années quatre-vingt.

A compter de ce moment, l’Europe connait une dérive sous la pression conjuguée des anglo-saxons et des internationales vertes.

Moi qui ai travaillé pour l’UE dans le cadre de programmes psycho-diaboliques qui laisseraient pantois le moindre smicard, je puis dire que via l’adhésion les pays d’Europe centrale, la Commission compte faire, fin des années 1990, la peau du nucléaire ( le logo de la DG énergie est une éolienne). L’objectif est d’attaquer le maillon faible soit les pays d’Europe centrale, invités à échanger l’adhésion contre la fermeture de leurs centrales Elle devra y renoncer après le krach électrique californien. Pour autant la Commission va, directives après directives faire de l’Europe un espace de sous-développement durable : les Frankenstein, les Draculas que sont Greenpeace, WWF et autres crapules fascho- vertes ont enfin trouvé leur laboratoire

Ben Jelloun qui vit dans un espace subventionné sur la destruction de l’emploi européen est peut être cultivé comme on l’entendait dans les années cinquante mais  une canaille au regard de ce que paie le prolo de chez Conti

Il n’a rien compris à ce qu’est l’UE :un laboratoire du sous-développement durable, un espace opératoire pour l’Etat abstinence qui a détrôné l’Etat Providence, bref, l’organisation programmée de la misère

2 Assez étonnant est ce paragraphe sur les migrations et la langue

« l’Histoire est faite de mouvements, de déplacements humains, de migrations. Il n’y a pas pire ennemi de la culture et de la civilisation que l’immobilisme et la pureté. Pureté illusoire d’une race qui n’existe pas. Pureté d’une langue qui serait fermée aux autres langues. Pureté signifiant une solitude absolue, une mort lente et certaine. Une identité figée est promise à la disparition plus ou moins lente. »

On pourrait évidemment demander à notre grand penseur si l’arrivée des Vandales, Goths de toutes sortes ou encore des Huns qui mit fin à l’Empire romain et ouvrit la longue nuit du Moyen-âge a constitué un progrès. On ne sait trop ce qu’en penserait Royal qui s’en est allée à Dakar s’excuser pour la colonisation. En fait tout cela montre qu’on peut dire tout et n’importe quoi pour les besoins de la cause. La traite des esclaves est un crime quand elle est le fait des européens,  mais peut-être une migration enrichissante quand elle est le fait des arabo-musulmans !

Mais notre poète qui semble avoir du mal à voir ce qui se passe au-delà de ligne bleue de la méditerranée a-t-il bien compris que la langue européenne est, au fil des années, devenue l’anglais …c’est-à-dire celle d’un pays où on va organiser un référendum pour quitter l’Union. Qu’est-ce qu’un pays où la langue de travail est celle d’une minorité, où le sort des grecs, espagnols et autres roumains est décidé par des gens dont ils ne peuvent comprendre les débats. Autrefois c’était le cas des colonies. Il ne s’agit pas de la pureté d’une langue qui serait fermée aux autres langues, mais bien plutôt d’une langue qui, quand on ne la maîtrise pas vous oblige à la « fermer »

Les Québécois avaient parfaitement compris cela quand ils ont imposé le bilinguisme aux anglophones ; Ben Jelloun non. Les canailles de la Commission européenne doivent bien le savoir mais la démocratie n’est pas, depuis longtemps le premier de leurs soucis

Boukovsky avait déjà souligné  qu’avec l’UE on reconstruisait l’URSS. D’ailleurs, lors des réunions du soviet suprême, les délégués du Caucase, parlaient un russe « petit nègre » ne maitrisant pas la langue  et notamment les déclinaisons. Comme ce qu’ils pouvaient raconter n’avait aucune importance, ce n’était au fond pas si grave.

Il en va de même avec l’Europe communautaire : le citoyen hongrois, néerlandais ou français peut toujours brailler dans sa langue son refus de la politique bruxelloise, le fonctionnaire de la Commission, grassement payé et non imposable n’en a cure : comme les apparatchiks du Kremlin, il est inamovible et impose sa loi à la racaille. Pas besoin de camps, les barbelés des merdias suffisent.

Tahar Ben Jelloun rappelle un peu Margaret Mead, escroque intellectuelle de haut vol qui a décrit les mœurs des Arapeshs , tribu de Bornéo tout droit sortie d’une revue féministe. Sauf que, malade dès son arrivée dans l’île, elle n’a jamais mis les pieds chez eux !!!

Ce doit être beau Tanger ! qu’il tourne donc les yeux pour nous parler du Sahara !