LETTRE A G.PEPY

 

 

 

 

 

Monsieur le Président

 

 

 

        Il y a quelques mois j'étais dans le TER Rennes-Laval qui avait une demi-heure de retard.

        Trouvant sans doute que les voyageurs devaient être satisfaits de profiter plus longtemps du confort tout relatif du train, le contrôleur n'a rien trouvé de mieux que de faire un contrôle des titres de transport. Il est vrai que formellement les deux choses ne sont pas liées. Cependant, de même qu'il est peu probable qu'un restaurateur vous fasse payer la salade dans laquelle vous avez trouvé une limace, il semblerait normal que , la SNCF n'ayant pas  respecté ses engagements en termes d'horaires, elle se dispense d'aller vérifier si ses « clients » sont en règle. Encore une fois il ne s'agit pas d'une question de droit mais simplement de l'application d'une règle élémentaire de savoir-vivre et d'élégance.

      Le contrôleur ayant plutôt choisi la voie de la muflerie, j'ai eu , avec lui, une altercation qui s'est soldée par la rédaction d'un procès verbal.

      J'ai donc décidé de faire savoir à la SNCF et à ses agents ce que je pensais de cette manière de faire en passant une alliance avec Photoshop pour produire le résultat que vous trouverez en pièce jointe et qui a fait l'objet d'une distribution dans le train. C'était lundi 11 juillet , mardi matin 12 juillet, j'ai été accueilli par un quatuor de choc.

         La mise en scene est digne de la SNCF des grands jours.

  Deux policiers SNCF accompagnés de deux contrôleurs demandent à me parler. Je les accompagne. Ils m'informent alors que leur démarche vise à connaître mes motivations , comme si, au fond, les retards des trains, voire parfois leur suppression sans qu'on en soit avisé ne constituait pas une réponse suffisante et amplement connue des intéressés.

          Lorsque je leur demande si on est, à nouveau, en Union soviétique, ils conviennent de ce qu'il  n'est pas interdit de distribuer des tracts dans les trains. Enfin «  pas encore « (sic) précise l'un des deux tandis que l'autre ou le même (je ne sais plus) ajoute que cependant, cela peut indisposer les voyageurs, lesquels ne sont apparemment pas indisposés du tout par les retards ( ce qui, au passage conforte la justesse de mes caricatures).

 

 

         Comme je leur ai indiqué que les relations sont excellentes avec 98 % des contrôleurs , l'un de mes interlocuteurs, manifestement au mieux de sa forme me demande pourquoi, dans ce cas faire payer ceux la pour les deux pour cent restants. Je dois lui faire remarquer que sa remarque est d'une grande pertinence : pourquoi avoir des gendarmes, des juges et des gardiens de prison puisqu'il n'y a qu'un pour cent des gens qui se livrent à des activités délictueuses ?

      Les contrôleurs, sentant défaillir leurs pandores collegues viennent à la rescousse en m'administrant un contrôle du titre de transport : pas de chance , j'ai un abonnement en règle et même à leur grand désarroi une attestation de l'employeur !!!

      L'apothéose vient enfin quand un usager vient à leur secours ! Le Grouchy de service n'empêche pas Waterloo car les déclarations qu'il fait pourraient aisément être validées par Bruno Gollnisch . Je fais observer à mes interlocuteurs , un peu gênés, que si d'aventure quelque affidé de la LDH  avait rôdé dans le couloir, leur Zorro aurait pu connaître les mêmes  mésaventures qu'Eric Zemmour,

   Cette glorieuse troupe de Pieds Nickelés se met en retraite après que je l' ait assurée de ma détermination à poursuivre mon action.

 

Bref. La SNCF tente de ripoliner ses vieilles habitudes désagréables. Elle émet plus d'excuses que l'on n'émet de CO2, elle s'excuse sur tout et pour tout, y compris pour l'holocauste. Il ne lui reste plus qu'à faire ériger un monument expiatoire pour expliquer qu'elle a transporté Maurice Papon . Demain, elle s'excusera du mauvais temps qu'il fait et au fond, on pourrait remplacer demain l'euro par l'excuse puisqu'une monnaie de singe n'a rien à craindre de la crise financière.

 

 

Car dès que l'on gratte un peu ce qui n'est qu'un maquillage, les vieilles rides ressurgissent : mépris de l'usager rebaptisé client, intimidation, menaces et tout compte fait gesticulations grotesques qui montrent que le naturel chassé il revient au galop. Tout cela ressemble tristement à une copie de la République exemplaire chère à l'hôte de l'Elysée. On affiche des intentions et dans la réalité les « blaireaux » se déchainent.

J'aurais parfaitement compris qu'interpellés par ma démarche, les responsables locaux m'envoient un « commercial » pour s'enquérir de mes griefs. Mais non ! On m'envoie les flics dans l'espoir de déclencher chez moi la peur du gendarme. En fait , essayer d'apprendre à LA SNCF une démarche respectueuse du client, c'est comme essayer d'apprendre le, poker à un chimpanzé : il peut tenir les cartes et les abattre mais ne saura jamais jouer.

 

Je vous remercie par avance de me répondre.

Je compte bien , dans le cas où cette réponse ne me satisfairait pas mettre l'ensemble de ce dossier  , via mon site , sur les réseaux sociaux et notamment Twitter dont j'ai déjà pu remarquer qu'il vous a donné l'hospitalité

Veillez agréer, monsieur, l'expression de mes salutations

 

 

                                                                                   Michel GOMBERT

Mr Guillaume Pepy

SNCF

34 rue du commandant Mouchotte

75014 Paris