LE RETOUR DES IDIOTS UTILES

                                                                           LA RESURRECTION DES IDIOTS UTILES


Le relatif succès de la « pensée verte «  dans le monde d'aujourd'hui est surprenant à bien des égards.
Il rappelle malheureusement ce qui s'est passé entre la seconde guerre mondiale et la fin des années 70 avec le Stalinisme , en Occident et particulièrement en Europe occidentale .

Nous avons alors un phénomène qui peut être décrit à partir des caractéristiques suivantes :
-Un soutien sans failles à une idéologie manichéenne qui promet le salut au prolétariat et l'élimination aux exploiteurs.
Un traitement différencié des mêmes faits selon qu'ils relèvent du monde stalinien ou du monde occidental
Une collaboration des media et vecteurs d'opinion qui peut aller du soutien massif à la neutralité bienveillante
La manipulation d'idiots utiles chargés de l'organisation périodiques des manifestations de soutien
Un recours à la manipulation des chiffres et des faits.

1.Une idéologie manichéenne

Il n'existe pas de compromis possible entre le monde marxiste -léniniste et le monde occidental : ceux qui le nient sont des collaborateurs, des social-traitres qui ne valent guère mieux que les capitalistes dont ils sont objectivement les défenseurs.
Dans ce système de pensée, le parjure est d'ailleurs plus haïssable que le défenseur du système capitaliste, ce dernier étant somme toute prisonnier de son positionnement de classe. En revanche, celui qui renonce à la foi mérite la mort car il a osé blasphémer la vérité . Mort physique au pays du Goulag, mort sociale de ce côté ci du mur : ceux qui dénoncent l'URSS pour ce qu'elle est voient se déverser sur eux des tombereaux d'injures et sont censurés.

Le même phénomène se retrouve aujourd'hui avec la pensée verte radicale : l'idée même de croissance ou de progrès est rejetée au nom de la nécessité de mettre fin aux crimes contre la nature. Ceux qui ont jeté leur soutane aux orties sont traînés dans la boue.

2.Deux miroirs, deux langages

Il est vain de chercher à mesurer les torts des uns et des autres à l'aune de la gravité des faits. On ne compare pas les crimes de Staline ou ceux des khmers rouges avec ce que les américains ont pu faire au Viet-nam ou au Chili. Les morts du Viet-nam sont la preuve du caractère inhumain de l'impérialisme américain. Les morts russes , chinois ou cambodgiens sont soit des traitres soit des victimes d'erreurs dans un bilan qui comme disait Marchais reste globalement positif

3.Des média bienveillants

L'idéologie stalinienne sous ses formes soviétiques, maoïstes ou castristes aurait sans doute eu du mal à prospérer sans la bienveillance d'une grande partie des media et des vecteurs d'opinion. La compréhension dont bénéficie toujours Castro est consternante. Surtout, lAe système d'enseignement a été un précieux soutien pour ces régimes en édulcorant l'aspect dictatorial au motif de leur réussite économique. Les manuels d'Histoire et de géographie reprennent, sans vergogne, les statistiques des services de propagande alors qu'il suffisait de mettre bout à bout les taux de croissance annoncés pour se rendre compte que cela ne cadrait pas avec la réalité. La complaisance ne s'arrête pas à la gauche ; elle s'étend à la droite : ni Pompidou, ni De Gaulle, ni Peyrefitte ne doutent de la réussite économique de ces modèles.

4.Des idiots utiles

L'expression est de Staline lui même. Les manifestations d'intellectuels, d'étudiants, qu'il s'agisse de l'appel de Stockholm et du Mouvement de la Paix dans les années 50 ou des manifestations pacifistes « plutôt rouges que morts » dans les années 70 traduisent cette étonnante fascination de la grenouille pour le serpent, cette naïve conviction selon laquelle il suffit de défiler en faveur de la paix pour que les conducteurs de blindés fondent en larmes et les que lanceurs de missiles se mettent à chanter des cantiques. Ceci est d'ailleurs récurrent: Jacquard et quelques comparses ont, il y a quelques années signé une lettre commune pour expliquer que la célèbre formule « si vis pacem para bellum » était une absurdité . Ces moutons de Panurge et munichois impénitents sont d'ailleurs les mêmes qui militent activement pour la répression des crimes contre l'Humanité une fois qu'ils ont été commis....

5, La manipulation des chiffres et des faits.

Le marxisme -Leninisme se présente comme une science et même, selon Lyssenko une science prolétarienne qui s'oppose à la science bourgeoise . Rappelons que Lyssenko peut sans être démenti par les hiérarques du PCF , affirmer que les arbres ne poussent pas de la même manière en Sibérie et en Californie , puisqu'en Sibérie, ils poussent de manière soviétique.(sic)
Karl Popper a montré qu'une science ne pouvait se prétendre telle que si ses conclusions pouvaient être infirmées. La science prolétarienne est, quant à elle infaillible: le manuel d'économie politique de l'Académie de Moscou « démontre » que les prolétaires des pays capitalistes sont soumis à une paupérisation absolue selon les principes basiques du Marxisme. Et tant pis si les ouvriers de Ford s'achètent des voitures. Il suffit de choisir les chiffres et les dates, de les tronquer, de gommer ce qui contredit le dogme.
Les falsificateurs ont d'ailleurs l'appui non seulement des idiots utiles qui continuent à enseigner que l'URSS et la Chine sont sur la voie d'une prospérité croissante, mais aussi l'institution onusienne , qui, en reprenant sans broncher des données cousues de fil blanc (comme elle le fait aujourd'hui avec le Tiers Monde) donne une onction officielle à ce qui n'est que manipulation.
Derrière le rideau de fer , les doryphores qui dévorent les pommes de terre sont des agents de la CIA et l'ingénieur agronome qui avait planté des orangers aux bords du lac Balaton est liquidé!

Le parallèle avec ce que l'ont peut aujourd'hui observer de l'idéologie verte radicale est saisissant; à quelques détails près qui ne sont toutefois pas sans importance.

-Même manichéisme idéologique avec détestation de tout ce qui peut ressembler au progrès technologique et à l'idée même de croissance. On a simplement remplacé le prolétariat , en tant que victime porteuse de l'avenir de l'humanité par Gaia , la mère Nature.

-Même bienveillance, pour ne pas dire complicité des media qui se font les échos des campagnes de désinformation organisées par Greenpeace ou le WWF. Il est symptomatique que le Monde place sous la même rubrique , sur son site Web, environnement et Sciences, dans le but manifeste de donner un statut de vérité scientifique au moindre ragot sur la disparition imminente d'une espèce évidemment menacée ou sur l'immersion prochaine d'Amsterdam sous les eaux de la mer du Nord,
Dans le même temps, la presse censure tout ce qui pourrait contredire ou perturber la liturgie verte. La thèse du réchauffement climatique du aux activités humaines est elle contestée , tant par les mesures faites depuis 2000 que par des arguments scientifiques sérieux que le « journaliste » de faction du Monde préfère ironiser sur Claude Allègre. Crighton meurt il que le quotidien de référence cite l'auteur de Jurassic Park mais pas celui qui avait écrit un ouvrage pour remettre en cause la thèse officielle du réchauffement. D'ailleurs les rares dissidents sont rappelés à l'ordre comme Laurent Cabrol l'est par Hubert Reeves. Silence dans les rangs et, pour votre santé, écoutez plutôt les mièvreries asinesques d'Evelyne Dehliat!

-Meme manipulation des chiffres et des faits: la courbe de Man agitée frénétiquement par Al Gore pour montrer que nous nous préparons à plonger dans le chaudron bouillant de Satan , fait à la fois l'impasse sur le refroidissement des années 50-70 et surtout sur l'épisode chaud médiéval , période à laquelle les Vikings ne s'installent quand même pas au Groenland grâce au CO2 émis par les centrales à charbon ou les automobiles. Il semble que les algorithmes utilisés ne pouvaient que lui donner cette forme: qu'importe, les gogos à qui ont projette de gré ou de force le film ne sont pas si regardants sur les statistiques. L'Angleterre n'a pas de printemps en 2007; voilà qui tombe à point pour montrer que le printemps 2008 est plus chaud que le précédant!On sait que Lomborg, ancien responsable de Greenpeace mais statisticien a changé de camp quand il a compris qu'il devait choisir entre le dogme et la déontologie.

-Quant aux idiots utiles, Malthus devrait se retourner dans sa tombe s'il voyait à quel point leur population est prolifique.Il y a les partisans du « not in my backyard » près à accuser de tous les maux même les créatures du bon dieu si elles venaient à crotter sur leur toit. Ceux qui refusent tous les risques dont celui de mourir qui est pourtant affecté d'une probabilité de 100 % et sont prêts à accuser pèle-mèle les pesticides , les téléphones portables et les centrales nucléaires. Les manipulateurs comme Bové qui règlent leurs comptes et se font une publicité en s'en prenant aux champs d'OGM . Terminons par la nombreuse cohorte des imbéciles prêts à bêler dès qu'on leur en donne le « La » et il n'y a pas de doute: Staline n'aurait jamais rêvé d'un monde meilleur!


Alors l'Histoire se répète-t-elle ? Presque........

Il y a , en effet, une différence fondamentale qui n'aura échappé à personne : après la seconde guerre mondiale, le stalinisme est au pouvoir en URSS , puis il le sera en Europe de l'Est , en Chine, en Corée, au Viet-Nam. Il survivra, ensuite sous une forme affadie.

Si tous ceux qui dénoncent alors la supercherie courrent le risque inévitable non seulement de ne pas être crus, mais d'être traînés dans la boue, si la révélation de ce qui n'est pas encore appelé le Goulag coule comme l'eau sur les plumes du canard au regard des maîtres de la pensée de l'époque ( il vaut mieux être Sartre qu'Aron!)à tout le moins pourrait on dire que l'on ne voulait pas voir ou ne pas savoir. C'était, paradoxalement, peut être « salaud » au sens sartrien du terme mais on pouvait savoir!

Il n'y a rien de tel aujourd'hui: l'ordre vert avance sous un visage aimable ou à tout le moins présenté comme tel: qui pourrait craindre que le gentil Hulot soit un ogre, qui pourrait craindre que Bové soit un faux Robin des Bois?
Pourtant de temps à autre, ce qui est annoncé apparaît moins sympathique: que le prix du baril augmente et ce pauvre Cochet nous explique que la décroissance n'est pas un gros mot. La fée Clochette prétexte une indisposition et voilà que l'ogre pointe son nez . Les gentils gremlins commencent à se transformer en bêtes agressives que ne menace nulle extinction.

On quitte l'île aux enfants et on entre dans le monde des gourous et des sectes , dans le contrôle totalitaire des besoins et de la vie!

Ce n'est pas la température du globe qu'il faut aujourd'hui mesurer, mais celle de la folie. En cela , l'Europe, abandonnée depuis 50 ans dans les griffes d'une Commission verolée par les organisations vertes, qui a produit ce concept « stratosphérique » qu'est le développement durable est en première ligne pour être candidate à la dictature écologique.Le terrain est déjà prêt pour un changement de paradigme économique où l'on expliquera aux individus que leur appauvrissement n'est qu'une illusion au vu de l'augmentation du bonheur collectif.

 

 

MARTIN KELENBORN