DU VENT QUI DEVASTE LE PROGRES OU LES ESCROCS DU GRENELLE DE L ENVIRONNEMENT

DU VENT QUI DEVASTE LE PROGRES OU LES ESCROCS DU GRENELLE DE L ENVIRONNEMENT Dans un article du Monde du 19 août dernier, sous la plume d’une certain Christophe Jakubyszyn, on apprend que le ministre Borloo est enthousiaste à l’idée que « nous sommes en train de créer un modèle économique où le marché ne rémunère plus seulement le capital et le travail mais aussi le capital nature » (sic) Que le fonctionnement de l’appareil économique -qu’il soit ou non régulé par le marché - rémunère le travail, c’est une évidence, sinon personne ne travaillerait sauf à être au bagne ou en prison ! Qu’un système économiste capitaliste fondé sur le marché rémunère le capital, c’est aussi compréhensible , puisque l’apport de capital étant nécessaire à l’investissement, il faut bien rémunérer celui qui renonce à consommer pour apporter son épargne ! S’agissant du capital nature , la rémunération est plus insolite puisque Dame Gaia n’a pas encore installé de guichet pour percevoir des péages. Ce que Borloo appelle rémunération est donc bien plus un impôt pesant sur les utilisateurs afin de les inciter à consommer moins de ressources qualifiées de rares. C’est la que la réflexion interpelle : le raisonnement sous-tendu n’a économiquement de sens que dans un référentiel malthusien qui peut s’énoncer ainsi : dans un monde où les ressources sont rares , l’utilisation de ces dernières doit être limitée sauf à entrer dans une phases de rendements décroissants et donc de coûts et prix croissants. Dans l’espace malthusien, la production agricole ne peut augmenter dès lors que toutes les terres , y compris les moins fertiles, ont été utilisées et ceci fixe en même temps la population maximale que peut recevoir un espace donné. L’univers de Cro-Magnon est totalement malthusien dans la mesure où il vit de chasse et de cueillette. Il n’est pas à confondre avec celui de l’Ours cher à la Castafiore de l’écologie politique que fut Madame Ollin et qui se voit attribuer des tickets restaurants pour obtenir le couvert chez les bergers et les contribuables. La population est limitée par la quantité de nourriture que produit la Nature , plus marâtre que bonne mère sur un espace donné. Ensuite on peut évidemment massacrer les voisins mais c’est une autre histoire ou plutôt c’est l’Histoire ! A l’époque de Louis XIV, cet espace malthusien s’est déjà réduit puisque 75 à 80% de paysans peuvent produire, en plus de leur subsistance , de quoi nourrir les nuisibles que constituent les aristocrates et le clergé mais aussi une bourgeoisie industrieuse et ceux qu’elle emploie dans l’industrie ou le commerce. Aujourd’hui l’espace malthusien est , n'en déplaise aux mollahs verts qui voudraient le ressusciter, devenu peau de chagrin et la plus grande majorité de la population peut s’adonner à d’autres activités que la stricte production de biens de subsistance. En simplifiant, on pourrait dire qu’il subsiste sur deux espaces majeurs : -les ressources halieutiques de la mer , mais celles ci sont en passe d’être suppléées par l’élevage -les ressources énergétiques et partiellement minérales : le pétrole et le gaz ne sont pas inépuisables même si les stocks disponibles et exploitables ont une forte élasticité en fonction des prix ( à 30$ on ne sort pas plus de 20% du pétrole disponible dans un gisement). Venons en maintenant à la gestion de cette rareté : il y a deux méthodes pour s’en extraire : -La première est dérivée des théories chères aux malthusiens de tous poils , du premier d’entre eux jusqu’à Gore et Hulot en passant par le Club de Rome : elle raisonne à technologie inchangée et son seul objet est d’économiser les inputs et outputs. -La seconde peut être qualifiée de prométhéenne et consiste à prendre acte qu’une technologie a atteint ses limites et qu’il faut en changer en volant à nouveau le feu aux Dieux , ce qui est, au passage, tout à fait contraire au principe de précaution. Très concrêtement , l’approche malthusienne est celle qui aurait consisté , avant le début des révolutions industrielles et agricoles à continuer à fonctionner dans le cadre de la technologie existante tout en essayant d’économiser la ressource. Pour éviter que les rendements ne baissent, il aurait fallu sarcler les cultures et éliminer les mauvaises herbes concurrentes jusqu’à en mourir d’épuisement , éviter de créer de nouvelles voies car on n’avait pas assez de caleches ou de diligences au regard du nombre de chevaux que l’on pouvait nourrir et pourquoi pas , cerise sur le gateau missioner une quelconque dame patronesse de l’époque ,afin qu’elle aille réaliser son petit geste pour la planete en faisant une petite gâterie aux chevaux de traits histoire d’améliorer leur moral et donc leurs performances ! Le choix prométhéen a été à l’inverse : utiliser des engrais naturels puis chimiques qui ont multiplié par 10 ou 15 les rendements, substituer des chevaux vapeurs, puis l’électricité aux chevaux de trait ! A ce stade un enseignement peut être tiré : confrontée à une crise économique structurelle liée à une pénurie , jamais l’humanité ne s’en est sortie en choisissant d’économiser la ressource rare .La solution a toujours consisté à sortir du mode de fonctionnement existant pour lui substituer de nouvelles technologies et de nouveaux procès. Or c’est tout le contraire qu’on nous offre avec le Grenelle de l’Environnement, bible de tous les Diafoirus de la vertitude obscurantiste. L’énergie sédentaire ( celle qui alimente les machines et chauffe et éclaire nos maisons) peut être produite par le nucléaire à bas coûts et en quantité suffisante : La Commission européenne qui avait déjà programmé la mise à mort du nucléaire a du reculer sur ce point mais elle continue à favoriser la construction d’éoliennes aussi inutiles que nuisibles. Des développements sont en perspective avec le projet ITER L’énergie nomade pose un problème plus redoutable, mais là encore, la solution passe par des technologies nouvelles comme le moteur à hydrogène que vient de mettre au point Honda. Or que fait on ? On couvre le paysage d’éoliennes aussi laides qu’inutiles,( je rappelle qu'il faut derrière un parc de centrales au charbon ou au gaz qui fonctionnent quand il n'y a pas assez ou trop de vent) on subventionne à grand frais l’isolation thermique des bâtiments, on célèbre à grand renfort d’hystérie médiatique des bâtiments à énergie positive. Dans le même temps, on annonce la fin de la construction d’autoroutes ce qui constitue une bonne aubaine pour l’Etat dont les caisses sont vides mais une moins bonne pour l’aménagement du territoire. Rappelons quand même qu’à 15 millions d’euros du kilomètres soit 10 fois plus qu’au début des années 80 , le TGV n’est pas près de desservir Aurillac ou Cahors ! Et passons sur cette écoeurante diarrhée verbale et verte que nous produisent tous les donneurs de leçons , notamment journalistes, pressés de nous vendre leur petit bouquin ou leurs conseils . On objectera que les économies d’énergie peuvent tout à fait permettre de lutter contre la crise : ainsi, après le premier choc pétrolier, les industriels ont fortement réduit la consommation des moteurs des véhicules. C’est partiellement exact : les économies d’énergie dans les habitations peuvent d’ailleurs, comme pour les voitures après le premier choc pétrolier , permettre aux ménages de passer plus facilement le cap de la mutation énergétique. Mais c’est une solution à court terme et non durable : la seule qui soit compatible avec la poursuite du progrès économique et social est effectivement un changement d’énergie et de technologies , lesquels surviendront d’ailleurs d’autant plus rapidement que , malheureusement le coût énergétique dans le budget des ménages sera devenu élevé.Mais quand Yves Cochet, croyant enfin venu le « grand soir » du « pic pétrolier » jette le masque en disant que la décroissance n'est pas un gros mot, croyons nous que ces gens là sont intéressés par le progrès? Au lieu et place, on risque d’assister , en France comme en Europe, à la mise en œuvre d’investissements qui deviendront obsolètes quand des énergies et technologies plus performantes et moins coûteuses seront disponibles. En clair , si le Genelle de l'Environnement reposait sur un projet social: permettre à nos concitoyens , notamment les plus exposés, de faire face à la mutation énergétique, il n'y aurait rien à y redire. Mais en fait les travaux à réaliser dans ce cadre, qui sont à très court retour sur investissement ont sans doute déjà été faits. Reste la masse des travaux de nos Pharaons verts, pour lesquels on risque de s'apercevoir d'ici vingt ans qu'ils ne pourront jamais être rentabilisés. Somme toute , c'est comme si, à l'époque de Napoléon III, on avait recommandé aux habitants de l'époque d'investir dans la diligence économe, tirée par des ânes, si possible nourris avec des fougères! Quand nos responsables auront fini de s’amuser , ils iront vendre une autre soupe, nos concitoyens n’auront pas fini de payer , tout cela pour le plus grand bonheur des vendeurs d’éoliennes, de pompes à chaleur ou autres créations estampillées Geo Trouvetout. D'ailleurs qu'on ne s'y trompe pas: il ne s'agit pas de permettre aux ménages de récupérer du pouvoir d'achat. Que l'on gratte un peu la philosophie politique qui est derrière et on s'apercevra vite fait qu'elle est un produit monstrueux de la copulation de quelque khmer vert avec une bobotte ayant trop fumé la moquette. Il y a cette idée que les campagnes doivent être un lieu de randonnée ce qui passe par l'extermination de l'agriculture productiviste et que les villes doivent retrouver leur vocation de cités dortoirs pour travailleurs smicarisés. Chacun y trouve son compte : les bobos qui pourront savourer le fait d'échapper au HLM, les fonctionnaires qui peuvent espérer que, ce faisant, on les ressuscitera dans 25 ans pour faire une nouvelle politique de la ville et les politiques pour lesquels la ville est un espace qui permet quand même mieux la domestication verte des individus. Au passage, je lance un concours photo: dans le même temps ou Borloo and Cie font la morale au bon peuple sur une utilisation économe de l'espace, merci de m'envoyer un cliché de l'humble demeure des Raffarin, Fillon et autres Jack Lang!sans oublier Borloo et ses copains! Reste une dernière objection:ce Grenelle de l'Environnement va relancer la croissance!!! On a déjà lu cela sous la plume de quelques journalistes imbéciles! Le Keynésianisme peut avoir divers usages y compris ceux réservés aux crétins! Il y a une différence majeure entre la relance de l'économie égyptienne par Pharaon quand il fait construire les Pyramides et la relance de l'économie américaine quand Roosevelt fait construirele Boolder Dam! La seconde produit de la richesse pour l'économie tandis que la première ne remplit pas l'assiette du fellah. Il en va de même ici ! C'est bien le contribuable qui va payer pour ces temples verts, ce n'est pas l'usager consommateur d'électricité ou locataire des HLM qui en tirera profit. En revanche , tout cela va engraisser toute une cohorte de marchands de vent dont l'inutile le dispute à la nuisibilité. Martin Kelenborn