LE BON PAPE FRANCOIS

   Une certaine Claire Gallois, journaliste à la plume bien pendue (on lui concèdera qu’elle écrit mieux et moins connement   que les  journaleuses dont on est gratifié dans la presse bobotiquement correcte) et qui sévit régulièrement dans Le Point, est gagnée par la grâce. Illuminée, sans doute par Sainte Frigide Barjot, la voilà qui s’écrie à son tour « touche pas à mon pape » fustigeant ceux qui ont trainé dans la boue le pape François à peine élu.

  Elle a raison : les créatures journaleuses qui sévissent au Nouvel Affabulateur ou ailleurs, les apôtres de la bien-pensance comme Géniolle qui s’offensent de ce que l’on puisse caricaturer Mahomet, les Joffrin-Mouchard pour qui puisqu’il y a eu des victimes il faut se trouver les coupables et celui la ferait bien l’affaire les autres étant mort ; bref, toute cette petite canaille mediatico misérabiliste, qui voyant une lapidation dirait volontiers qu’elle a assisté à une partie de pétanque a commencé à aboyer.

Ce nouveau pape parait sympathique Qui n’applaudirait pas un grand de ce monde qui paie ses notes, prend la navette plutôt que la limousine et s’essuie les pieds sur les fastes de l’Eglise ?

 

Il y a cependant quelque chose qui gêne devant ses assauts de bonté et de générosité. Claire Gallois  évoque François rendant visite à Soliman le Magnifique, lequel subjugué va rendre Jérusalem aux chrétiens. Toute illuminée d’une foi que l’on sent naissante mais indestructible, elle attend du nouveau François qu’il ne fasse qu’un quart de ce qu’a fait l’ancien sans que l’on sache clairement, d’ailleurs,  s’il s’agit de rendre Jérusalem aux arabes ( ce qui demanderait la conversion des israéliens ou à tout le moins qu’ils tombent sous le coup du charisme papal) à moins que Stéphane Hessel, désormais assis à la droite de Dieu, ne se charge d’aider le Saint-Père en lui faisant  part   d’une indignation qui ne peut, désormais, que s’inscrire dans l’éternité.

On ne peut qu’approuver ce combat contre la pauvreté, décrite par lui comme une violation des droits de l’Homme. C’est bien, mais c’est quoi la pauvreté ? On me rétorquera que la question est indécente, tant il suffit de visiter un bidonville à Sao Paulo ou Buenos Aires pour savoir ce qu’elle est...

Sauf qu’on est toujours plus pauvre ou moins pauvre qu’un autre : Tapie et Arnaud , bien que spoliés par le fisc sont moins pauvres que les ouvrières de Lejaby et Djamel Debouze l’est aussi moins que la totalité des « Contis » Même Lynn Cohen-Solal devait trouver un emploi à la mairie de Lille car ses indemnités de conseillère régionale ne lui suffisait pas. On dit que madame Védrines promue conseillère d’Etat par la bonne grâce de Tonton (lui au moins n’aurait pas nommé son cheval consul) aurait dit, en ouvrant son premier dossier : « mon Dieu, je ne savais pas que l’on pouvait gagner aussi peu » Eh oui !!! La rédemption peut venir tard et Saint Paul se conjuguer au féminin !

On a bien déterminé un seuil de pauvreté mais , même si on peut s’accorder sur le fait que l’argent ne faisant pas le bonheur, il doit y contribuer un peu quand même, il faut bien convenir que la notion  est relative. D’ailleurs, les habitants de Montreuil qui voient débarquer sous leurs fenêtres des campements de Roms, (sous l’œil pleurnichard   hypocrite  car complice de Voynet) sont peut-être, pour la plupart, au-dessus du seuil tandis que les Roms sont au-dessous ; le produit des cambriolages n’étant pas pris en compte dans les statistiques officielles. On pourrait continuer ainsi, mais il est clair que les maliens sont plus pauvres que les licenciés de Peugeot ou Gandrange. Bref, on est toujours le pauvre de quelqu’un et cela est si vrai que quand on augmentait le SMIC, ceux qui gagnaient apravant juste au-dessus  se découvraient d’un coup smicards et pauvres….

La masse des pauvres est grande et risque de s’agrandir plus on ouvre ses oreilles tandis que si on les ferme le mécontentement ne tardera pas à gronder

 

On voit bien, malheureusement comment la volonté du Pape de combattre la pauvreté peut parfaitement être récupérée par la canaille (UMPSVERTS et consorts) qui gère l’Etat Abstinence. Cette dernière a besoin d’un discours pour justifier les coupes dans les droits et les acquis sociaux, pour excuser son impuissance devant les licenciements et la désindustrialisation, pour mettre en place un cadre idéologique de coercition de l’Homme blanc. Le discours papal pourrait tomber à pic !

Il suffit maintenant d’expliquer à celui qui se plaint de son licenciement que sa situation pourrait être pire surtout au regard de celle des petits maliens, à celui qui se plaint d’être cambriolé par les Roms que ces pauvres gens voudraient bien avoir le confort de sa maison, à celui qui n’arrive plus à s’offrir des vacances  que les sans-papiers n’en prennent pas non plus.

Ce discours était latent chez les petits bobos de tous poils, chez les Joffrin-Mouchard ( vous vous plaignez d’avoir des musulmans qui font la prière dans la rue, vous avez des églises mais n’en profitez même pas alors qu’elles sont entretenues par le contribuable !)

Cette fois, il reçoit l’onction pontificale

Car, là est bien le problème : dénoncer la pauvreté est une bonne chose ; on n’a pas beaucoup avancé si on ne définit pas les moyens de la vaincre, ce qui passe sans doute par une réduction des inégalités économiquement et moralement inacceptables mais surtout par le développement et la croissance. On attend toujours François sur ce volet … Pas certain qu’il y vienne convaincu qu’il doit être que partageant mille fois son manteau il aura fait aussi bien que Jésus multipliant les pains.

La rhétorique du Minotaure et de sa racaille bobotiquement correcte qui gère l’Etat Abstinence est vicieuse. Le pauvre est un concept réthoriquement improductif car trop incertain économiquement et socialement. Il faut donc, par un glissement sémantique, lui préférer la victime, concept idéologique que le système sait fabriquer à l’envie !

La question de savoir si Lynn Cohen-Solal est pauvre est donc indécente, voire de celle qui incommode les narines car posée par des mal-élevés qui auraient feuilleté un magasine porno au lieu de se délecter des exquises  feuilles de chou gribouillées par Stéphane Hessel

Lynn Cohen-Solal est une victime et sa situation victimaire la rend pauvre, dans sa statut de femme comme Nafissatou Diallo restera toujours pauvre d’avoir été bafouée.

Eh oui ! ce peut être un bon Pape mais … Nostradamus aurait prévu qu’il serait le dernier et… diabolique . Et si ce n’était pas le Pape qui l’était mais l’utilisation de sa pensée qui pouvait l’être ?

 

MK