DIPLOMATIE FRANCAISE

 

 

                                                                                     PAUVRE VOIX DE LA FRANCE

 

Sous des noms divers et variés, voila que des diplomates français se découvrent une virginité insoupçonnée. En dépit de la résistance et du dévouement de ces courageux défenseurs de ce qui doit être une certaine idée de la France, la diplomatie française va à vau l'eau, victime des frasques de MAM et de l'agitation sarkozienne.

 

Ah bon, cela rappelle un peu ces résistants de la dernière heure qui , Paris en passe d'être libéré et Pétain en fuite effaçaient le tableau noir des quatres années précédentes ! Il y a beaucoup de places Jean Moulin aux alentours des préfectures de France : c'est sans doute qu'il n'a pas eu trop de concurrents pour mériter cet honneur, de la même manière que les juifs ne sont pas montés tous seuls dans les trains.La SNCF , par la voix de son président vient de s'excuser, on attend toujours que d'autres le fassent ! A leur décharge, il est vrai que la SNCF s'excuse depuis tant de temps pour ses dysfonctionnements que ce geste devenu un peu pavlovien ne doit pas lui demander des efforts démesurés.

 

Pour ce qui est des diplomates , il est clair que ce qui leur est reproché ici n'a rien à voir avec ce qui vient d'être écrit. Mais leur mémoire est si courte ( pour des gens qui se situent plutôt dans le temps long) que cela relève un peu du "foutage de gueule".

On prendra deux exemples parmi des dizaines.

 

1965 : Ceaucescu prend ses distances vis à vis du bloc soviétique. De Gaulle et la diplomatie française approuvent et soutiendront l'horrible dictateur, comme le rappelle l'article de l'Express

ci-dessous

De Gaulle séduit par Ceausescu

Il faut attendre l'arrivée au pouvoir de Ceausescu en 1965, pour que les deux pays renouent. Ceausescu devient en effet vite un élément incontournable pour les relations entre les deux blocs, grâce à sa volonté d'indépendance vis-à-vis de Moscou. Dès 1968, le "Conducator" refuse de participer au coup de Prague, et critique l'intervention des chars soviétiques en Tchécoslovaquie. Le "génie des Carpates" séduit alors jusqu'au président De Gaulle qui se rend à Bucarest la même année. Deux ans plus tard, Ceausescu est accueilli dans les palais de l'Elysée par Georges Pompidou. 

A l'école roumaine, on continue de faire lire Victor Hugo et Emile Zola. Dans cette société communiste, on ne peut décemment pas enseigner l'anglais, et l'allemand rappelle de mauvais souvenirs. Quant au russe, obligatoire, il est appris à contrecoeur. Alors que la situation se dégrade en Roumanie, la France ferme les yeux tout en donnant refuge à de nombreux dissidents au régime. Ceausescu est d'ailleurs interrogé avec déférence sur les chaînes de télé hexagonales, comme en 1980 sur FR3. Ce n'est que vers la fin de la décennie, que les hommes politiques français commencent à s'inquiéter pour ce peuple "ami". A l'image de Simone Veil, alors députée au Parlement européen, qui réclame un embargo sur les produits alimentaires roumains en mars 1989, quelques mois seulement avant la révolution. 

L'Express 23/12/2009 Les liaisons dangereuses

 

 

. Que l'on ne vienne donc pas soutenir que l'accueil de Kadhafi sur tapis rouge est un évènement récent dans les relations extérieures de la France . C'atait déja vrai quand Dominique de Villepin était encore sur les bancs de l'école !!!

 

1979 : Khomeini qui a été accueilli par la France à Neauphle le Chateau rentre en Iran. Il mettra en place le pire des régimes lequel perdure aujourd'hui, au grand dam de notre cher personnel politique .En 1973 , le Monde titrait : un Iranien sur deux aura une voiture en 1985 : merci la France !!!

 

On pourrait multiplier les exemples : qu'un apprenti dictateur pointe son nez quelque part dans le monde et la France lui propose un stage pour parfaire son savoir-faire : MAM, en proposant aux tunisiens une aide pour faciliter la répression n'a jamais fait qu'appliquer une des nombreuses recettes de cuisine du petit livre noir de la diplomatie française !

 

Pourquoi, ce pays, qui continue , dans un discours d'ivrogne, de parler des Droits de l'Homme s'est il à ce point dévoyé ?

 

Il faut remonter, je crois 70 ans en arrière avec quatre faits majeurs :

-1938 : Munich et le honteux renoncement

-juin 1940 : la défaite honteuse : il n'y aura pas de bataille de la Marne

-la collaboration de 1940 à 1944 : n'oublions pas que le million de personnes qui applaudissent De Gaulle à Paris sont peu ou prou les mêmes que ceux qui acclamaient Petain quelques mois plus tôt

-le 6 juin 1944 : c'est la première fois dans son histoire que la France est libérée par un pays étranger.

 

Qui se souvient du Voyage de Mr Perrichon d'Eugene Labiche . Mr Perrichon veut donner sa fille non pas à celui qui l'a sauvé de la crevasse mais à son rival qu'il a , lui, sauvé de la crevasse !

Je crois que la diplomatie française fonctionne , au fond, comme Mr Perrichon. Le soutien donné à tout ce qui, de près ou de loin, pouvait s'opposer à l'Amérique a été la manière d'oublier notre faiblesse, ce qu'elle nous a coûté et le caractère intolérable de la dette vis a vis de l'Amérique qui en est résulté.

 

Le consensus , pour ne pas dire l'Omerta au sein de la classe politique française est total : la droite gaulliste y a trouvé le moyen de donner encore plus de légitimité à l'un des rares qui aient résisté quand d'autres penchaient plutôt pour se coucher, le parti communiste y a trouvé le moyen de se découvrir 75000 fusillés et de faire oublier le pacte germano soviétique, le Front National, qui, jusqu'à Marine le Pen en tout cas, n'a jamis eu une vision très républicaine du pays, y a trouvé aussi un intéret : de toute manière la France est éternelle et le 6 juin , c'est aussi la sanction pour ceux qui se sont rendus coupables de l'affaiblissement de la France. Le ralliement des socialistes à cette vision est sans doute plus complexe mais l'anti-américanisme donnait une image de gauche à bon marché en même temps que ce ralliement à la vision gaulliste pouvait être vendu comme gage de responsabilité.

 

La quasi unanimité de la classe politique dans la condamnation de la seconde guerre d'Irak sera peut être un jour pointée avec étonnement : une fois de plus, la France a défendu le dictateur contre l'Amérique cow boy et immature... Ce qui se passe dans le monde arabe ne va pas changer les choses ! Il reste à souhaiter pour la diplomatie française que la catégorie des dictateurs soit, à l'avenir, victime du réchauffement climatique ! Cela lui facilitera la tâche.

 

 

 

           MK