Zezette et les comperes (version verte du Renard et du Corbeau)

                                                                

 

 

Sur une branche maîtresse d'un grand cerisier

Zezette était juchée pour ne pas dire vautrée

Tenant entre ses mains un large Tuperware

Débordant à pleins bords de cerises bien noires

Tandis qu'elle s'empiffrait pensant à Mère Nature 

en offrant aux moineaux les noyaux en pâture

Elle vit apparaître deux individus 

Qu'au vu de leur faciès sitôt elle reconnut:

Goupil le Rouquin , champion des coups tordus

Suivi de Sinistros , lugubre hurluberlu

Goupil attend son heure et laisse Sinistros

Qui déjà ,cette pauvre Zezette apostrophe

Aujourd'hui les cerises, hier c'étaient les myrtilles

Chaque jour sans vergogne les ressources tu gaspilles

Considérant la taille de ton gros tuperware

Rien que pour te nourrir il faut un territoire

Ta conduite est d'un mode égoïste et cynique

Mesures tu bien ton empreinte écologique

C'est celle d'un mammouth, que dis je du Yéti!

Tu baffres comme une vache , c'est moi qui te le dis 

Et même Gargantua avec Pantagruel

N'auraient assez de soupe dedans leur écuelle

pour contenter ce qui n'est plus de l'appétit

Mais ressemble clairement à de la boulimie

Je te rappelle en outre que  tes quatre lardons 

au Banquet de la nature aussi émargeront

Tu fais vraiment partie des escrocs-citoyennes

Obsédées par le fait que leur panse soit pleine

Même si pour cela il te faut piétiner

Les droits de la nature, la bio-diversité....

Zezette n'était pas de celles qu'on embête

Et n'avait pas sa langue coincée dans une braguette

Ramasse ta bave fétide espèce de vieux hibou

Ires franchement, on le dit chaque jour entre nous

Tu as vraiment raté ta vocation première 

Tu pouvais devenir majorette au cimetière



Goupil s'avance alors et dit d'un ton patelin

Je crois Zezette qu'il faut excuser mon copain

qui maladroitement voulait faire main basse

sur les cerises qui sont au fond de ta besace 

Il aurait sans doute fait moins preuve d'arrogance

S'il avait su au fond que tu as la malchance 

de manger des cerises qui ne sont pas fameuses

Puisqu'il est établi  qu'elles sont toutes véreuses

Sans doute Mère Nature les donna en cadeaux

Mais aux merles aux grives ou autres étourneaux

 

 Goupil ,  je ne doute pas que grande soit ta jugeote

Quand on peine à connaître la taille de la hotte

Que l'amer Noël devrait mettre sur son dos

Pour cacher la connerie de ton copain le blaireau

Cependant j'ai bien peur de t'avouer cher Goupil 

Ton plus grand tort serait de me croire imbécile

Tu peux me raconter les plus belles des histoires

Ta seule envie est de piquer mon tuperware.


N'en crois rien dit Goupil et faut il que j'ajoute

Que le discours qu'il a ne tient même pas la route

La loi écologique qui s'impose à chacun 

implique aussi qu'il puisse manger à  sa faim

Il est d'ailleurs un test afin de vérifier 

Ce que sur la nature nous pouvons prélever

Serrant entre tes dents à l'aide de tes mâchoires

Les contenants et contenu de ton beau tuperware

Si tu peux les tenir , sans les laisser tomber 

C'est que ton prélèvement n'est pas exagéré

Sitôt dit,sitôt fait , Zezette entre ses dents 

Introduit fermement l'imposant instrument

Avec toute l'énergie que contiennent ses mâchoires

C'est sans peine qu'elle empêche le tuperware de choir

Bravo lui crie Goupil , je le l'avais bien dit 

Il est fort évident que tu as réussi

«  Ah que ouais , ah keu ouais «  claironne alors Zezette

Laissant tomber par terre les fruits de sa cueillette


Le rouquin s'en saisit et dit ma pauvre fille 

Aujourd'hui les cerises et demain les myrtilles

Plutôt que d'ânonner les lois de la nature

Il serait bon d'apprendre ce que dit la Culture

La Fontaine en son temps connut une corneille

Qui n'avait pas grand chose entre les deux oreilles

Il y a entre les tienne peut être un noyau 

Sauf si déjà le ver t'a mangé le cerveau